François Hollande l'avait annoncé la semaine dernière lors de sa conférence de presse : l'armée française pourrait procéder à des frappes en Syrie contre des positions de l'organisation islamiste Daech, alors qu'elle s'y refusait jusqu'à présent pour ne pas risquer de favoriser Bachar Al-Assad. L'assemblée débat aujourd'hui de l'intervention française en Syrie, conformément à l'article 35 de la Constitution qui stipule que « le gouvernement informe le Parlement de sa décision de faire intervenir les forces armées à l'étranger ». L'envoi de troupes au sol reste toujours exclu.
La classe politique est divisée sur cette annonce. Si Nicolas Sarkozy n'a toujours pas pris clairement position, François Fillon s'est dit opposé à une telle intervention. Alain Juppé est au contraire favorable à l'idée d'intervenir en Syrie, mais simplement au niveau aérien. A gauche, Jean-Luc Mélenchon est totalement contre l'idée de frappes en Syrie, qualifiant l'attitude de François Hollande de « ridicule ».
Au-delà de l'intervention aérienne, c'est la question de l'attitude de la France vis-à-vis de Bachar Al-Assad qui se pose. En frappant les positions de Daech, la France viendrait indirectement en aide au régime syrien. Depuis plusieurs mois, Bachar Al-Assad devient de moins en moins infréquentable aux yeux des Européens qui insistent, en privé, sur la nécessité de reprendre le dialogue avec lui pour lutter de manière plus efficace contre l'organisation terroriste.
François Hollande a-t-il raison de vouloir frapper les positions de Daech en Syrie ? Faut-il reprendre le dialogue avec Bachar Al-Assad ? La France doit-elle intervenir au sol pour combattre Daech ?
Les invités d'Arnaud Ardoin en débattent ce soir sur le plateau de Ça vous regarde.