Invité de Lundi C'est Politique ce 2 juin, le ministre chargé de la Santé et de l'Accès aux soins, Yannick Neuder, s'est dit favorable à une réévaluation de la prise en charge liée aux affections de longue durée (ALD), tout en disant son opposition à des économies qui seraient opérées "sur le dos de la santé des Français".
"Réévaluer" la définition et les remboursements liés à l'affection de longue durée (ALD) "ne serait pas un gros mot", selon Yannick Neuder. Invité de Lundi C'est Politique ce lundi 2 juin, le ministre chargé de la Santé et de l'Accès aux soins a estimé qu'au nom du "droit à l'oubli", un patient qui relèverait du dispositif de l'ALD et qui serait "en rémission complète" devrait voir son affiliation "suspendue".
Évoquant la "responsabilisation de chacun" dans un contexte où le budget de la Sécurité sociale devrait atteindre 22,1 milliards d’euros en 2025, Yannick Neuder a également estimé que les médicaments remboursés pour les patients souffrant d'une ALD ne devraient concerner que "ceux qui sont en lien avec la pathologie initiale". Il n'a toutefois pas confirmé l'objectif de 18 milliards d’euros d’économies dès 2026 sur les dépenses sociales, qui serait envisagé par le gouvernement, et dit son ambition de "lutter plutôt contre la fraude" en évitant "des économies sur le dos de la santé des Français".
Par ailleurs interrogé sur l'épidémie de chikungunya qui touche Mayotte et La Réunion, le ministre a incité les "18 à 64 ans" qui auraient "un facteur de risque important" à se faire vacciner tout en disant "comprendre" les réticences à la suite de deux cas d'encéphalites ayant conduit à des décès. "La vaccination, c'est un sujet complexe", a-t-il aussi admis, indiquant que "chez les patients âgés, il est préférable de ne pas se faire vacciner", et rappelant l'importance des mesures de prévention contre le virus, notamment par l'usage de moustiquaires.
Sur la proposition de loi relative au droit à l'aide à mourir, adoptée la semaine passée à l'Assemblée, Yannick Neuder a réitéré ses réserves, appelant de ses vœux "des garde-fous encore plus robustes". Disant craindre "qu'une aide active à mourir soit plus facile à obtenir qu'un rendez-vous dans un centre anti-douleur", le ministre chargé de la Santé a placé la priorité sur les soins palliatifs. "Je ne suis pas prêt à faire ce saut sociétal", a-t-il aussi répété à propos de la possibilité de recourir à une aide à mourir, et ce tant qu'un accès universel aux soins palliatifs ne sera pas garanti.
Proportionnelle : Yannick Neuder sera "solidaire de sa famille politique"
Alors que le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a déclaré ce lundi qu'il "ne porterait pas" un projet de loi instaurant la proportionnelle aux législatives, et alors que la menace d'une démission des ministres issus du parti Les Républicains plane à ce sujet, Yannick Neuder a estimé que la réforme du mode de scrutin ne constituait pas une préoccupation majeure pour les Français. "Je ne suis pas favorable à la proportionnelle", a aussi déclaré le ministre issu de la même famille politique que Bruno Retailleau, avant d'indiquer qu'il respecterait la "discipline" de son parti quant à d'éventuelles conséquences qui découleraient de ce désaccord avec le Premier ministre François Bayrou.