Budget 2025 : "soutien" au gouvernement, mais "crainte de pas assez de réformes et trop d'impôts", déclare Gabriel Attal

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Gabriel Attal le 9 octobre 2024
Gabriel Attal lors d'une conférence de presse du groupe EPR à l'Assemblée nationale, le 9 octobre 2024 - LCP
par Soizic BONVARLET, le Mercredi 9 octobre 2024 à 18:53, mis à jour le Jeudi 7 novembre 2024 à 09:11

Les députés Ensemble pour la République, présidés par Gabriel Attal, ont présenté, ce mercredi 9 octobre, les propositions qu'ils défendront en matière budgétaire, alors que le projet de loi de finances 2025 sera adopté demain en Conseil des ministres avant d'entrer dans sa phase parlementaire. Tout en assurant le gouvernement de son soutien dans l'effort de réduction des déficits publics, le prédécesseur de Michel Barnier à Matignon a assumé des "divergences sur quelques moyens" d'y parvenir. 

Réaffirmer leur "soutienau gouvernement dans la séquence décisive du budget, sans renoncer aux fondamentaux de la politique économique mise en œuvre depuis 2017, telle est la ligne de crête sur laquelle avancent Gabriel Attal et les députés du parti présidentiel. 

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"Nous souhaitons que le gouvernement et que le Premier ministre réussissent", a ainsi redit le président du groupe Ensemble pour la République, lors d'une conférence de presse qui s'est tenue, ce mercredi 9 octobre, à l'Assemblée nationale, à la veille de la présentation du projet de loi de finances pour 2025 en Conseil des ministres.

"Nous avons avec le gouvernement un accord plein et entier sur la direction (...) pour prolonger l'effort qui a été initié de réduire nos déficits publics", a souligné l'ex-Premier ministre, affirmant que "le gouvernement pourra compter évidemment sur notre soutien dans la tempête". Avant d'évoquer toutefois des "divergences sur quelques moyens".

[Notre] crainte, c'est que le budget qui semble se dessiner n'intègre pas assez de réformes et trop d'impôts. Gabriel Attal

Sans surprise, c'est sur la question de la fiscalité que se cristallisent particulièrement les désaccords, le gouvernement, notamment par la voix de son ministre du Budget et des Comptes publics, Laurent Saint-Martin, ayant indiqué qu'il demanderait "des contributions ciblées, temporaires, exceptionnelles, d’abord sur les grandes entreprises, mais aussi sur les ménages qui peuvent participer". Et Gabriel Attal d'expliquer : "La crainte que nous avons déjà exprimée, c'est que le budget qui semble se dessiner n'intègre pas assez de réformes et trop d'impôts, avec le risque de déstabiliser nos industries et la classe moyenne qui travaille."

Succédant à Gabriel Attal dans l'ordre des prises de parole, Mathieu Lefèvre a évoqué "plusieurs façons" de parvenir à la réduction des déficits publics. "Nous privilégions au choc fiscal un choc de réformes et de croissance", a-t-il fait valoir, avant de lister les "trois objets" que le groupe EPR souhaiterait voir disparaître de la feuille de route du gouvernement : le gel temporaire des retraites, les hausses de contributions des entreprises et l'augmentation des taxes sur l'électricité.

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En lieu et place, les députés du parti présidentiel proposent notamment la remise à l'ordre du jour de la réforme de l'assurance-chômage, qu'il chiffre à 4 milliards d'économies. "La réforme de l'assurance-chômage, qui rapporte près de 4 milliards d'euros et créera 100 000 emplois, nous paraît plus juste que d'augmenter les charges sur les entreprises et donc risquer de créer du chômage supplémentaire", a argumenté Gabriel Attal.

Le groupe EPR prône, en outre, un "effort" demandé aux collectivités territoriales fixé à 8 milliards d'euros. "Chacun peut comprendre que nous ne pouvons pas maîtriser notre trajectoire de dépenses publiques sans embarquer les collectivités territoriales", a considéré l'ancien rapporteur général de la commission des finances, Jean-René Cazeneuve.

Stéphanie Rist a, quant à elle, évoqué 3 milliards d'euros d'économies supplémentaires possibles par la maîtrise des dépenses sociales, évoquant notamment la réduction des indemnités journalières en cas d'arrêt de travail. "On pense à un jour de carence d'[intérêt] public", a aussi indiqué l'ex-rapporteure générale de la commission des affaires sociales.

Autant de propositions qui seront défendues par Gabriel Attal et ses troupes dès la semaine prochaine lors du début de l'examen du projet de loi de finances en commission, puis à partir du 21 octobre, date du coup d'envoi des débats budgétaires dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.