Le gouvernement a dévoilé les copies initiales du budget de l'Etat et du budget de la Sécurité sociale. Les deux textes contiennent de nombreuses mesures susceptibles d'affaiblir le pouvoir d'achat des Français, mais celles-ci peuvent encore être modifiées, ou supprimées, lors de l'examen des textes à l'Assemblée nationale.
Le gouvernement a dévoilé, mardi 14 octobre, les versions initiales du projet de loi de finances et du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour l'année 2026. Ces textes, qui sont susceptibles d'être profondément remaniés par les députés, cumulent des mesures restreignant le pouvoir d'achat. LCP dresse la liste de ces dispositions.
Le gouvernement propose de ne pas revaloriser en fonction de l'inflation les tranches du barème de l'impôt sur le revenu. Cela revient à rendre certains ménages imposables, alors qu'ils ne l'étaient pas, et d'autres à payer davantage d'impôts sur le revenu.
Les pensions de retraite de base et les prestations sociales, comme les allocations familiales, ne seraient pas indexées sur l'inflation, ce qui entraînerait mécaniquement une perte de pouvoir d'achat.
L'abattement de 10% dont bénéficient les retraités sur leurs pensions est remplacé par un abattement forfaitaire de 2 000 euros : certains retraités verront leur impôt sur le revenu baisser, tandis que les plus aisés verront le leur augmenter.
Le budget présenté par le gouvernement prévoit un gel des aides personnalisées au logement (APL), qui ne seraient pas revalorisées au niveau de l'inflation. Le gouvernement propose aussi de supprimer les APL pour les étudiants non-boursiers étrangers originaires d'un pays non-membre de l'Union européenne, de l'Espace économique européen ou de la Suisse.
Le gouvernement souhaite supprimer l'aide forfaitaire de 500 euros à l'inscription au permis de conduire jusqu'ici prévue pour les apprentis. Par ailleurs, le projet de budget prévoit de mettre fin aux exemptions de cotisations dont bénéficient les apprentis, ce qui aura pour effet automatique de faire baisser leur salaire net. Cette dernière mesure ne concernerait que les contrats conclus à partir de janvier 2026.
Cette mesure ne serait pas inscrite directement dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale puisqu'elle serait prise par décret. Le gouvernement entend doubler le montant du reste à charge des assurés sur les boîtes de médicaments, les actes paramédicaux, les transports sanitaires, les consultations médicales, mais aussi les examens radiologiques et les analyses biologiques.
Par ailleurs, les assurés devraient aussi participer financièrement lors des consultations chez le dentiste et lors de la mise en place de dispositifs médicaux (implants, prothèses...). Deux secteurs qui étaient jusqu'à présents exemptés.
Le gouvernement souhaite aussi taxer les petits colis livrés par des entreprises établies hors de l'Union européenne. Cette mesure pourrait rapporter environ 500 millions d'euros.
Les produits du vapotage seraient taxés de 30 à 50 centimes le flacon de 10ml en fonction de leur taux de nicotine. Cette taxe entrerait en vigueur au second semestre de 2026.
Les tickets restaurants et autres "compléments de salaire", comme les chèques vacances ou les chèques cadeaux, seraient soumis à une contribution patronale de 8%.