Lundi soir, Alexis Corbière a mis en garde contre "la division" à gauche, se faisant le défenseur de "l'union". A propos du budget, en cours d'examen, le député Ecologiste et social dénonce "un mauvais budget qui va faire mal aux milieux populaires" et demande "une lettre rectificative" sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour y inclure la suspension de la réforme des retraites.
Invité sur le plateau de LCP ce lundi 20 octobre, le député Alexis Corbière (Ecologiste et Social) est revenu sur le projet de loi de finances, en cours d'examen en commission à l'Assemblée nationale. "Il est hors de question que votre vieille maman paie plus cher les médicaments et que les plus grandes fortunes de ce pays ne voient pas leur fiscalité rehaussée", a déclaré l'élu de Seine-Saint-Denis, qui défend la taxe des ultra-riches, dite Zucman. "Mon problème n'est pas de me faire plaisir à fouetter des gens pour le bonheur de les voir fouetter. Mais c'est que ça rapporte dans les caisses de l'Etat", a-t-il précisé.
L'occasion pour Alexis Corbière de prendre ses distances avec le choix des socialistes de ne pas voter, la semaine dernière, la motion de censure déposée par la gauche, qui a échoué à 18 voix. "J'ai un désaccord tactique avec le PS, je pense qu'il fallait voter la censure, car le budget qui arrive est un mauvais budget qui va faire mal aux milieux populaires", a expliqué le député.
A propos de la suspension de la réforme des retraites, l'élu pense que le véhicule législatif pour y aboutir n'est "pas très clair" et appelle le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, et le président du groupe Socialistes à l'Assemblée, Boris Vallaud, à "exiger une lettre rectificative" sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Il estime que cela permettra de "juger de la sincérité" du Premier ministre, Sébastien Lecornu.
"Je prends les paris que mes camarades socialistes, s'ils voient qu'ils n'ont pas obtenu la suspension (de la réforme des retraites), voteront contre ce budget", a également déclaré Alexis Corbière ce lundi soir.
Au passage, Alexis Corbière a mis en garde les différentes forces politiques de gauche, et notamment La France insoumise et le Parti socialiste qui se sont invectivés ces derniers jours, afin de ne pas "donner une double victoire à Emmanuel Macron et les siens", avec d'un côté "un budget en évitant la censure" et de l'autre "la division" de la gauche. De son côté, et malgré les difficultés du moment, le député continue, lui, de défendre l'union : "Si on veut l'unité, il faut des unitaires."
Les partis qui ont composé, à l'été 2024, le Nouveau front populaire parviendront-ils à s'unir à nouveau lors de prochaines élections ? "La gauche, si elle est fidèle à son histoire (...), elle s'unira face à notre adversaire le plus important", à savoir l'extrême droite, juge Alexis Corbière, qui plaide aussi pour une candidature commune à l'élection présidentielle "pour s'assurer d'être au second tour".
Nicolas Sarkozy reçu à l'Elysée : "Il y a un abus de pouvoir présidentiel"
Interrogé sur le fait que Nicolas Sarkozy, qui sera incarcéré ce mardi à la prison de la Santé à Paris, ait été reçu il y a quelques jours à l'Elysée par Emmanuel Macron, le député y voit un "abus de pouvoir présidentiel". "C'est une pression qui est exercée vis-à-vis de la justice, des gardiens (de prison)", a déploré Alexis Corbière.