Budget : Marc Fesneau appelle les socialistes à prendre leurs "responsabilités"

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Marc Fesneau LCP 17/11/2025
Marc Fesneau sur LCP, le 17 novembre 2025 (© LCP)
par Raphaël Marchal, le Lundi 17 novembre 2025 à 21:39

Invité de LCP ce lundi 17 novembre, le président du groupe Les Démocrates à l'Assemblée nationale a demandé aux socialistes de prendre leurs "responsabilités" sur le budget, en donnant les conditions qui pourraient ouvrir la voie à un compromis. Marc Fesneau a également fait part de son souhait d'aller jusqu'au vote de la partie "recettes" du budget à l'Assemblée nationale.

Alors que l'Assemblée nationale est entrée dans la dernière ligne droite de la première lecture du projet de budget pour 2026, Marc Fesneau a appelé les socialistes à prendre leurs "responsabilités". "Dites-nous ce que vous voulez faire pour faire un budget à la fin, et qui ne soit pas simplement une loi spéciale", a exhorté le président du groupe Les Démocrates, qui était invité de "Lundi, c'est politique", ce 17 novembre. "Je comprends qu'ils veuillent marquer le fait qu'ils sont dans l'opposition, au final, en ne votant pas le texte", a-t-il précisé.

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L'ex-ministre de l'Agriculture a également fait part de son souhait que les députés puissent voter sur la première partie du budget, consacrée aux recettes, alors même qu'il reste encore plus de 1 300 amendements à examiner dans un calendrier très contraint - au terme d'un délai prévu par la Constitution, le texte pourra être transmis même sans vote au Sénat. "Sinon on se prive une nouvelle fois de la capacité à délibérer", a soutenu Marc Fesneau. "Nous avions près de 3 000 amendements au démarrage de la partie un", a-t-il rappelé.

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L'élu MoDem a estimé qu'en l'état actuel du texte, il ne voyait "pas de majorité se dégager" pour le défendre. "Tout le monde y a mis un peu de tout. On a 40 milliards d'impôts, des niches fiscales qu'on a augmentées. [...] C'est pas la somme du compromis, c'est la somme de toutes nos envies", a-t-il considéré, fustigeant en particulier le vote de 30 à 35 milliards d'euros d'impôts supplémentaires "non opérants, non conventionnels, non constitutionnels". "La taxe sur les multinationales [à 26 milliards d'euros], c'est une aberration", a-t-il cinglé, soumettant l'idée d'une seconde délibération sur cette mesure introduite par la voie d'un amendement LFI.

Un 49.3 "de compromis"

Marc Fesneau est par ailleurs revenu sur l'engagement du Premier ministre, Sébastien Lecornu, de ne pas recourir au 49.3 sur le budget. "Tout le monde est un peu gêné, car on s'est privé d'un outil certes très galvaudé, très détesté par les Français ; mais qu'on m'explique comment on vote un budget quand personne veut le voter et quand tout le monde le veut", a-t-il plaidé, jugeant qu'il aurait été plausible de recourir à un 49.3 pour "acter le compromis" au moment adéquat, délestant ainsi tout le monde de devoir "prendre ses responsabilités".

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Autre engagement du gouvernement : la suspension de la réforme des retraites, prévue dans le cadre du projet de budget de la Sécurité sociale, et qui a été votée par l'Assemblée nationale. "Ça ne me plaît pas. Mais en même temps, c'est la base du compromis et du dialogue qui s'est mis avec les socialistes", a réagi Marc Fesneau, pour qui cette suspension revient à repousser un problème "déjà existant, celui d'un déséquilibre du système".

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Interrogé par ailleurs sur les menaces de censure qui pèsent à l'encontre du Premier ministre dans le contexte budgétaire, le député du Loire-et-Cher a jugé que la question n'était "pas seulement de savoir si [Sébastien] Lecornu reste ou ne reste pasLa question, c'est quand on veut faire une censure, c'est qu'est-ce qu'on propose comme alternative". Et de s'opposer à la solution de la dissolution, notamment brandie par La France insoumise et le Rassemblement national. "La dissolution n'est pas, à 18 mois d'une présidentielle, la solution pour le pays", a martelé Marc Fesneau, rappelant en outre l'imminence des élections municipales.