L'homme d'affaires Pierre-Edouard Stérin ne s'est pas présenté, ce mercredi 14 mai, devant les membres de la commission d'enquête "concernant l’organisation des élections en France". Alors que le milliardaire évoque des raisons de "sécurité", le président de la commission d'enquête, Thomas Cazenave (Ensemble pour la République), juge cette absence "injustifiée" et le reconvoque mardi prochain à 11 heures.
Le milliardaire Pierre-Edouard Stérin ne s'est pas présenté, pour la deuxième fois, devant la commission d'enquête "concernant l’organisation des élections en France". Les membres de la commission souhaitaient notamment entendre l'entrepreneur, co-fondateur du groupe Smartbox, sur le rôle de Périclès, sa "société d'intelligence politique" accusée par une enquête du journal L'Humanité d'avoir pour objectif de "promouvoir des 'valeurs clés' de l'extrême droite".
Alors que la commission d'enquête l'avait convoqué pour une audition ce mercredi matin, Pierre-Edouard Stérin ne s'est pas rendu devant les députés. L'entrepreneur avait contacté la veille, mardi 13 mai "à 12h57", le président de la commission d'enquête, Thomas Cazenave (Ensemble pour la République), afin de solliciter une audition en visioconférence pour des "raisons de sécurité". Une demande rejetée par le député, "toutes les dispositions ont été prises par les services de l'Assemblée pour pouvoir garantir sa sécurité".
"Je déplore cette absence", a réagi ce mercredi matin Thomas Cazenave, qui dénonce les "manœuvres dilatoires" de Pierre-Edouard Stérin. L'élu a également rappelé qu'une personne refusant de comparaître devant une commission d'enquête était "passible de deux ans d'emprisonnement et de 7 500 euros d'amende".
Lors d'un point presse qu'il a tenu à l'Assemblée nationale en compagnie du rapporteur de la commission d'enquête, Antoine Léaument (La France insoumise), Thomas Cazenave (EPR) a annoncé que Pierre-Edouard Stérin sera convoqué une nouvelle fois mardi 20 mai à 11 heures. L'homme d'affaires devra se présenter "physiquement" : "S'il ne le fait pas mardi prochain, je saisirai le procureur de la République", a prévenu le président de la commission d’enquête.
L'absence de Pierre-Edouard Stérin a également été vivement critiquée par plusieurs députés de gauche, Léa Balage El Mariky (Ecologiste et social) fustigeant sur les réseaux sociaux la "lâcheté" du milliardaire et son "mépris du Parlement", tandis qu'Anaïs Belouassa-Cherifi (La France insoumise) a critiqué un "mépris total pour la démocratie, les parlementaires et la République". Le rapporteur de la commission, Antoine Léaument (LFI) a pour sa part parlé de "scandale" : "Je pense qu'il a peur, je pense que Monsieur Stérin utilise depuis maintenant plusieurs semaines des manœuvres dilatoires", a déclaré le député devant la presse.
Le mercredi 23 avril dernier, le milliardaire avait déjà refusé une première fois de se rendre devant la commission d'enquête. Convoqué, ainsi que le directeur général de Périclès, Arnaud Rérolle, il avait fait part d'une incompatibilité d'agenda et de désaccords de fond sur la justification de son audition par les députés.