La présidente de l'Assemblée nationale et le président du Sénat ont célébré, ce jeudi 10 juillet, la 50e session de l'Assemblée parlementaire de la Francophonie qui a lieu à Paris. Lors d'un événement à l'Institut de France à l'initiative de Yaël Braun-Pivet et de Gérard Larcher, où les représentants de Parlements francophones du monde entier ont rencontré les membres de l'Académie française, les présidents des deux Chambres ont souligné le caractère stabilisateur d'une langue commune dans un monde en crise.
Paris, capitale de la francophonie. Alors que la population francophone s'élève à 348 millions de personnes à travers le monde et que le Français est la langue officielle de 29 pays, l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) célèbre son cinquantième anniversaire cette semaine à Paris. Un événement dans le cadre duquel une rencontre entre les représentants des Parlements francophones qui composent l'APF et les membres de l'Académie française a eu lieu, ce jeudi 10 juillet, sous l'égide de la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, et du président du Sénat, Gérard Larcher.
Sous la coupole de l'Institut de France, construite à partir de 1662 à l'initiative du cardinal Mazarin, et qui abrite désormais les réunions solennelles des 40 académiciens français, Gérard Larcher a salué au travers de la francophonie "les épousailles de la langue française avec le monde". Evoquant "une langue de liberté et de fraternité", Yael Braun-Pivet a pour sa part dit la nécessité de "non seulement protéger notre langue dans le présent, mais aussi de l'ouvrir pour l'avenir". Les présidents des deux Chambres ont célébré à l'unisson la dimension d'apaisement que pouvait recéler la francophonie dans un monde en proie à la déstabilisation, Yaël Braun-Pivet qualifiant le Français de "langue du multilatéralisme", constituant une "alternative diplomatique et politique".
"Dans un monde fracassé par des crises multiples, la francophonie, c'est bien plus qu'une langue commune", a-t-elle développé au micro de LCP à l'issue de son discours sous la coupole. Avant d'ajouter : "C'est un formidable appui pour recréer une relation sur l'ensemble des continents et qui vit à travers le monde". Et Gérard Larcher de considérer que le Français constituait "une manière de ne pas se réduire au prisme réducteur de l'opposition Nord-Sud (...), l'occasion de conjuguer le Nord et le Sud".
Des propos qui sont entrés en résonnance avec le discours prononcé un peu plus tôt par le secrétaire perpétuel de l'Académie française, Amin Maalouf, qui a voulu voir au travers de la langue française un "vecteur d'universalité". "C'est dire comme une institution comme l’Assemblée parlementaire de la Francophonie est aujourd'hui plus cruciale que jamais", a aussi déclaré l'écrivain franco-libanais.
Créée en 1967, l’Assemblée parlementaire de la Francophonie se veut un espace politique de dialogue et de coopération entre les Parlements francophones. Mettant en avant la langue française, mais aussi la démocratie, l’Etat de droit, l’éducation ou encore le développement durable, l'APF réunit 95 Parlements ou organisations interparlementaires des cinq continents. Avec des sections présentes en Europe, en Amérique, en Asie, en Afrique, au Moyen-Orient... Cette année, quatre nouveaux Parlements ont aussi rejoint cette instance : ceux du Ghana, de Sao Tomé-et-Principe, du Landtag de Sarre et de l'Assemblée parlementaire de la Commission de l’océan Indien.
Cette 50e session de l'APF, dont la séance plénière aura lieu ce week-end au Palais-Bourbon, réunit des parlementaires et secrétaires de section représentant à eux tous près de 550 participants, parmi lesquels 28 présidents de Parlement qui conduiront leur délégation. Son fonctionnement étant similaire à celui de la plupart des assemblées législatives, les commissions de l'APF se réuniront vendredi, avant la tenue de l'Assemblée plénière samedi et dimanche.
Les travaux porteront sur les enjeux stratégiques de l’espace francophone, dont la situation de la démocratie dans plusieurs pays membres, la participation des jeunes et des femmes à la vie politique, la prévention des conflits ou encore les défis posés par l’intelligence artificielle et la désinformation. Avec en toile de fond, le débat général d'ores et déjà introduit par Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, qui a cette année pour thème : "La Francophonie, une ancre dans un monde en crise".