"La Russie tente de manipuler des influenceurs en France", alerte Jean-Noël Barrot, lors d'une audition à l'Assemblée

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Jean-Noël Barrot LCP 19/12/2024
Jean-Noël Barrot, ministre démissionnaire des Affaires étrangères, à l'Assemblée nationale, le 18 décembre 2024 (© LCP)
par Raphaël Marchal, le Jeudi 19 décembre 2024 à 13:10, mis à jour le Jeudi 19 décembre 2024 à 13:17

"Nous disposons d'éléments qui confirment que la Russie tente de manipuler des influenceurs dans [des] pays européens, dont la France", a déclaré le ministre des Affaires étrangères démissionnaire lors d'une audition à l'Assemblée, mercredi 18 décembre. "Des investigations sont en cours", a précisé Jean-Noël Barrot, alors que des opérations de ce genre ont notamment eu lieu en Roumanie. 

Après la Roumanie et la Moldavie, la France. La Russie tente de manipuler des influenceurs dans plusieurs pays européens, a averti le ministre des Affaires étrangères du gouvernement démissionnaire, Jean-Noël Barrot, lors d'une audition à l'Assemblée nationale, mercredi 18 décembre. "La France est visée par plusieurs types d'ingérences numériques étrangères", a-t-il indiqué, ajoutant que la Russie s'attaquait "régulièrement" aux soutiens de l'Ukraine.

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"Nous appelons les créateurs de contenus, comme leurs abonnés, à la plus grande vigilance sur ces menaces qui pèsent sur notre débat public", a déclaré le ministre, indiquant qu'une enquête était en cours. Cette tentative de déstabilisation s'inscrit dans un contexte européen sur fond de guerre en Ukraine. "Les élections récentes en Moldavie et en Roumanie ont illustré le recours massif à des influenceurs sur les réseaux sociaux et notamment sur TikTok pour perturber le scrutin", a indiqué Jean-Noël Barrot. En Roumanie, notamment, le premier tour de l'élection présidentielle a été annulé par la Cour constitutionnelle début décembre, en raison de soupçons d'ingérence de la part de Moscou. 

Citant une source au sein des services de renseignement français, Le Monde rapporte qu'environ 2 000 influenceurs européens ont été approchés par le Kremlin pour diffuser de la propagande du pouvoir russe contre rémunération. Une vingtaine d'entre eux, dont neuf Français, auraient accepté le marché. L'un d'entre eux, identifié par le quotidien, dispose de plus de 6 millions d'abonnés. Les vidéos incriminées reprennent des éléments de langage habituels provenant de Russie : en l'occurrence, "la puissance de l’armée de Vladimir Poutine et le risque de guerre mondiale en cas d’implication dans le conflit des alliés de l’Ukraine", précise Le Monde, sans qu'il soit possible, à ce stade, de savoir si les influenceurs concernés ont été manipulés ou s'ils ont sciemment diffusé des contenus de propagande.