Législatives 2024 : le Rassemblement national et le Nouveau Front populaire précisent leurs projets sur les retraites

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Retraites
par Maxence Kagni, le Mercredi 26 juin 2024 à 19:00, mis à jour le Mercredi 26 juin 2024 à 21:01

Invités à débattre avec le Premier ministre Gabriel Attal sur TF1 mardi 25 juin au soir, le président du RN, Jordan Bardella, et le coordinateur national de LFI, Manuel Bompard, ont expliqué plus concrètement qu'ils ne l'avaient fait jusque-là les effets de ce que leurs formations politiques proposent en matière de retraites. 

Les retraites seront-elles encore réformées à l'issue des élections législatives des 30 juin et 7 juillet ? Invités à débattre sur le plateau de TF1, mardi 21 juin au soir, Jordan Bardella, pour le Rassemblement national, et Manuel Bompard, pour le Nouveau Front Populaire, ont expliqué leur volonté de revenir sur la réforme adoptée en 2023, précisant les effets qu'auraient leur projet respectif, tandis que le Premier ministre, Gabriel Attal, a qualifié leurs propositions de non "crédibles" et d'"immenses usines à décote".

Les retraites selon Ensemble pour la République

Sur le plateau de TFI, Gabriel Attal a assumé sa volonté de maintenir la réforme adoptée en 2023 : "Moi j'essaie de rester sérieux, crédible et de dire la vérité aux Français", a déclaré le Premier ministre. La réforme des retraites portée par le gouvernement d’Elisabeth Borne allonge progressivement l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans. Elle accélère, en outre, l'allongement de la durée de cotisation, prévu par la réforme Touraine de 2014, pour bénéficier d'une retraite à taux plein : celle-ci sera portée à 43 années en 2027. L'âge de la retraite à taux plein, c'est-à-dire sans décote même en cas de trimestres manquants, reste fixé à 67 ans.

Ainsi, une personne commençant à travailler à 24 ans pourra :

  • partir à 67 ans avec une retraite à taux plein après une carrière complète.
  • partir à 64 ans avec une décote.

Le Premier ministre a, par ailleurs, expliqué vouloir "agir pour l'emploi des seniors". Gabriel Attal entend généraliser le "bonus-malus pour les entreprises sur les contrats courts, sur les entreprises qui licencient des seniors". Il a aussi assuré vouloir instaurer un "index senior" : la disposition, qui a été censurée par le Conseil constitutionnel lors de la réforme Borne, prévoit que les entreprises d'au moins 300 salariés soient dans l'obligation de publier leurs résultats en matière d'emploi des seniors sous peine de sanction financière.

Enfin, le Premier ministre le chef du gouvernement propose qu'un senior au chômage qui accepterait un emploi "moins bien rémunéré" que son précédent poste puisse "cumuler son nouveau salaire avec son allocation chômage pour que cela lui fasse un même salaire qu'avant".

Les retraites selon le Rassemblement national

Le Rassemblement national assure qu'il abrogera la réforme de 2023 "à l'automne" s'il arrive au pouvoir à l'issue des élections législatives. Dans son programme, Jordan Bardella affirme sa volonté de "mettre en place un système de retraites progressif, qui incite les jeunes à entrer de manière précoce sur le marché du travail".

Avant cette émission, le président du RN avait déjà précisé que les personnes qui ont commencé à travailler avant 20 ans pourraient partir à la retraite à 60 ans, si elles ont cumulé "40 annuités de cotisation". Une mesure chiffrée à 1,6 milliard d'euros, a-t-il précisé mardi soir sur TF1. Jordan Bardella a expliqué que pour les autres travailleurs, la réforme des retraites proposée par le RN "tournera autour d'un âge pivot de 62 ans et de 42 annuités".

Ainsi, une personne commençant à travailler à 24 ans pourrait :

  • partir à 66 ans avec une retraite à taux plein après une carrière complète.
  • partir à 62 ans avec une décote.

Les retraites selon le Nouveau Front Populaire

Dans son programme, le Nouveau Front Populaire promet d'abroger la réforme de 2023 dans les "quinze premiers jours" après son éventuelle arrivée au pouvoir. Dans son programme, l'alliance de gauche "réaffirme" également "l'objectif commun du droit à la retraite à 60 ans", malgré des débats internes à ce sujet. 

Mardi soir, le coordinateur national de La France insoumise Manuel Bompard a expliqué que les députés du Nouveau Front Populaire déposeront "avant 2027" une proposition de loi visant à "ramener l'âge de la retraite à 60 ans". Il a également précisé qu'il souhaitait maintenir une durée minimale de cotisation : fixée à 43 années aujourd'hui, celle-ci pourrait, selon lui, être ramenée à 40 années.

Ainsi, une personne commençant à travailler à 24 ans pourrait :

  • partir à 64 ans avec une retraite à taux plein après une carrière complète.
  • partir à 60 ans avec une décote.

Mais ces projections ne sont pour l'instant qu'une hypothèse, puisque les partis de l'alliance de gauche ne se sont pas accordées sur les modalités précises d'un éventuel retour à la retraite à 60 ans.

"Nous proposons de passer la retraite minimum au niveau du Smic pour une carrière complète et d'augmenter le minimum vieillesse au niveau du seuil de pauvreté", a complété Manuel Bompard. Le Nouveau Front Populaire entend également "rétablir les facteurs de pénibilité supprimés par Emmanuel Macron", prendre en compte le RSA pour valider des trimestres, indexer le montant des retraites sur les salaires ou encore "créer une surcotisation sur les hauts salaires".