Loi climat : l'Assemblée entre dans le vif du sujet

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AFP
par Jason WielsSoizic BONVARLET, le Lundi 8 mars 2021 à 18:40, mis à jour le Lundi 8 mars 2021 à 19:47

La commission spéciale s'est emparée lundi 8 mars du projet de loi climat et résilience. Si la majorité l'estime suffisant pour atteindre les objectifs de la France en matière climatique, la gauche y voit un texte très insuffisant, alors que la droite fustige les mesures contraignantes pour la vie des entreprises. 

"Le Parlement est souverain, notre travail se fonde sur le projet qui est soumis, et non sur les propositions de la Convention citoyenne". En quelques mots, Jean-René Cazeneuve (LaREM), le rapporteur général du texte "portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets" a acté lundi la reprise en mains des travaux des 150 citoyens après le tri déjà opéré par le gouvernement.

Le coup d'envoi des débats au sein de la commission spéciale chargée d'étudier le texte a montré que l'ambition affichée par l'Exécutif est loin de faire l'unanimité. Sans surprise, les députés de la majorité ont mis en avant les avancées concrètes des 69 articles, expliquant même aller à contre-courant de certaines de ce qu'ils ont longtemps pensé :

La ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, a appelé les députés à "construire la République écologique de demain", tout en invitant les élus à enrichir des aspects du texte qu'elle juge imparfaits, par exemple, sur l'encadrement de la publicité polluante ou les obligations en matière de rénovation des logements.

Lire aussi : Que faut-il attendre des députés sur les points chauds de la loi climat ?

Pour la gauche, une politique des petits pas qui déçoit

Les critiques les plus virulentes sont venues des bancs de la gauche. Delphine Batho (Génération écologie) a marqué un "désaccord net" avec un projet qui, selon elle, "ne permettra pas à la France de tenir ses engagements".

Mathilde Panot (LFI) a ironisé sur ce qu'elle estime être le mauvais "bulletin scolaire" d'Emmanuel Macron en matière environnementale : "Celui qui se proclamait tête d'ampoule de l'écologie se révèle plutôt être un cancre du climat", a-t-elle dénoncé.

Plus nuancés, les élus socialistes et communistes ont reconnu un certain nombre de mesures positives, tout en estimant que le compte n'y était pas. Ils misent sur le travail parlementaire pour enrichir le texte :

La droite dénonce "taxations" et "contraintes"

Julien Aubert (LR) a tancé tant le timing que le fond du projet de loi : "Il faut prendre ce texte à l'aune de la crise économique. Les mesures sur l'artificialisation des sols vont paralyser le bâtiment, l'épouvantail de l'écocide va paralyser l'industrie". Pour sa collègue Valérie Beauvais (LR), les mesures du titre "Produire et Travailler" vont faire peser des contraintes supplémentaires sur les entreprises :

Sur l'environnement, "vous apportez la sempiternelle même réponse : taxation, représsion", a renchéri Jean-Marie Sermier (LR).

Après la discussion générale, les députés vont entamer l'examen des nombreux amendements dans la soirée de lundi. Selon la présidente de la commission spéciale, Laurence Maillart-Méhaignerie (LaREM), 5200 amendements ont été déposés avant la procédure de recevabilité.