Invitée de "Lundi C'est Politique", ce lundi 17 février, la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a défendu ses positions, au regard notamment de la politique agricole et de l'investissement dans la voiture électrique, assumant parfois des désaccords avec les arbitrages pris par le gouvernement auquel elle appartient.
Un budget de l'écologie qui n'a pas subi de coup de rabot, c'est ce qu'a assuré Agnès Pannier-Runacher sur le plateau de "Lundi c'est politique", lundi 17 janvier. "La mission est en augmentation de 650 000 euros", a même assuré la ministre de la Transition écologique, intégrant dans le budget de son ministère les 4,6 millards d'euros destinés à soutenir les producteurs d'énergies renouvelables, afin de compenser un manque à gagner inédit lié à la baisse des prix du marché.
"C'est le budget de l'écologie, ce sont des moyens qui sont dépensés au service de l'écologie", a aussi estimé Agnès Pannier-Runacher, avant d'admettre "une frustration". "Il y a des enveloppes sur lesquelles des efforts considérables sont faits. L'exemple le plus évident, c'est celui de l'électrification des véhicules, le bonus pour les voitures électriques, et là, si on regarde les chiffres, c'est une division par trois du budget", a regretté la ministre suite à la décision de retirer un milliard d'euros à la mission chargée de soutenir le secteur.
Agnès Pannier-Runacher a également assumé certains "points de dissension majeurs" avec certaines prises de position de ses collègues, en particulier ceux issus du parti Les Républicains, notamment sur la suppression des agences de l'Etat. "Nous sommes une coalition, nous ne sommes pas une alliance", a-t-elle aussi fait valoir, tout en disant la nécessité d'"avancer ensemble".
A la veille de la commission mixte paritaire qui réunira députés et sénateurs, afin de tenter de trouver un compromis sur le projet de loi d'orientation agricole, la ministre a fait part de ses réserves quant à un certain nombre de mesures introduites au Sénat. Evoquant notamment la difficulté d'application juridique du principe de "non-régression de la souveraineté alimentaire" et la dépénalisation des atteintes environnementales commises par les agriculteurs, Agnès Pannier-Runacher a déclaré que le texte ne lui convenait pas, "en l'état".
Autre point introduit par les sénateurs et sur lequel la ministre a dit son opposition : la réintroduction de l'acétamipride, un pesticide de la famille des néonicotinoïdes utilisé dans la filière noisettes avant d'être interdit en 2018. Agnès Pannier-Runacher s'est, en revanche, dite favorable à la proposition de loi du groupe Ecologiste et social visant à "protéger la population des risques liés aux substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées", qui sera examinée jeudi dans l'hémicycle. Le texte vise à interdire les "polluants éternels", dits PFAS, dans un certain nombre de filières, dont les cosmétiques et l'habillement. La ministre a soutenu le "vote conforme" du texte, soit tel qu'il a été voté au Sénat, afin de ne pas réintroduire l'interdiction visant le secteur des ustensiles de cuisine, qui pourrait menacer son adoption définitive dès cette semaine.
Par ailleurs, interrogée sur l'affaire liée à l'établissement scolaire Notre-Dame de Bétharram, qui depuis plusieurs jours interroge quant à la connaissance que François Bayrou avait des faits en tant que ministre de l'Education nationale et élu régional, Agnès Pannier-Runacher a tenu à "remercier et à saluer" l'actuel Premier ministre. Faisant valoir qu'il avait annoncé vouloir "renforcer les moyens de la justice sur cette enquête", la ministre en a vu la preuve que François Bayrou "pren[ait] très au sérieux la situation".