Devant l'Assemblée nationale, le Premier ministre s'est dit, ce vendredi 31 octobre, prêt à renoncer au gel des pensions de retraite et des minimas sociaux, l'une des mesures les plus contestées de la séquence budgétaire. Mesure à laquelle les députés se sont d'ailleurs opposés, ce même vendredi, en commission des affaires sociales.
Présent à l'Assemblée nationale lors des débats sur le budget de l'Etat, ce vendredi 31 octobre, Sébastien Lecornu a pris la parole en fin d'après-midi, se disant notamment prêt à renoncer au gel des pensions de retraite et des minimas sociaux, l'une des mesures les plus contestées de la séquence budgétaire, pendant que les députés s'y opposaient en commission où il examinaient le budget de la Sécurité sociale.
"Le gouvernement est favorable à regarder l'ensemble des amendements qui viendront dégeler les pensions de retraite de notre pays", a déclaré le Premier ministre dans l'hémicycle du Palais-Bourbon. Et d'ajouter : "Le gouvernement sera favorable aux amendements qui dégèleront les minimas sociaux." Le locataire de Matignon a, en outre, assuré ne pas vouloir se "défiler" sur la question des recettes sociales, citant notamment la hausse de la CSG sur le patrimoine, votée à l'initiative de la gauche en commission dans le cadre de l'examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS).
Parallèlement à cette intervention dans l'hémicycle, des amendements déposés en commission par les oppositions - de La France insoumise au Rassemblement national - conduisaient au rejet du gel des pensions de retraite et des prestations sociales prévues pour l'année prochaine par le texte du gouvernement.
Avant son examen à l'Assemblée nationale, le PLFSS prévoyait un "gel de l'ensemble des retraites de base" en 2026 ainsi qu'un gel des prestations sociales comme des allocations familiales, le Revenu de solidarité active (RSA) ou encore les Aides personnalisées au logement (APL), habituellement indexées sur l'inflation.
Le projet de budget prévoit également des économies à plus long terme, sous-indexant les pensions de retraite de 0,9 point en 2027, puis de 0,4 point pour les années suivantes, jusqu'en 2030. Un coup de rabot justifié, selon le gouvernement, par la suspension de la réforme des retraites, ajoutée dans le texte pour tenter de trouver un accord de non-censure avec le Parti socialiste.
Cette "année blanche", a été pilonnée en commission par les oppositions, qui devront toutefois répéter l'opération à partir de mardi prochain dans l'hémicycle, où les députés repartiront du texte du gouvernement, comme le veut la procédure législative en matière budgétaire.