La Présidente de l'Assemblée nationale, Yäel Braun-Pivet, et le Président du Sénat, Gérard Larcher, s'envolent ce samedi pour la Nouvelle-Calédonie. Un déplacement au cours duquel les plus hauts représentants des deux Chambres du Parlement veulent poser les bases d'une reprise du dialogue, alors que les tensions restent vives après les violences qui ont meurtri l'archipel ces derniers mois. "Il est légitime que les présidents des deux assemblées se mobilisent pour la République et la Nouvelle-Calédonie" déclare Yaël Braun-Pivet.
Les présidents des deux Chambres du Parlement ensemble en Nouvelle-Calédonie : le déplacement, inédit, se veut à la hauteur des enjeux. La collectivité d'Outre-mer de l'océan Pacifique est depuis mai dernier le théâtre d'une crise politique, marquée par des émeutes qui ont fait 13 morts et plongé l'archipel dans de graves difficultés économiques et sociales.
Une situation dont l'événement déclencheur a été une réforme - mise entre parenthèse depuis - sur le dégel du corps électoral de l'archipel qui aurait dû s'appliquer lors des élections locales initialement prévues dans les prochaines semaines. La visite de Yaël Braun-Pivet et de Gérard Larcher intervient à un moment important, quelques jours après que le Parlement a entériné le report de ces élections, dites provinciales, en Nouvelle-Calédonie.
Dans le prolongement de ce geste d'apaisement, le déplacement de la présidente de l'Assemblée et du président du Sénat, les deux plus hauts personnages de l'Etat après le président de la République et le Premier ministre, se veut une mission de "concertation", visant à "rétablir le dialogue", selon l'entourage de Yaël Braun-Pivet. Sa genèse remonte au mois de mai dernier. Quelques jours après le début des émeutes, la présidente de l'Assemblée, conviée à Matignon aux côtés de son homologue du Sénat, avait plaidé pour une "mission de dialogue".
L'objectif est de "mettre toutes les parties prenantes autour de la table", explique-t-on de même source. Dans un contexte où l'action de l'exécutif fait l'objet d'une défiance croissante depuis mai de la part des acteurs locaux, l'initiative d'une telle mission "parlementaire et autonome" constitue un espoir de déblocage. "Nous sommes élus, nous avons tous deux une indépendance et une liberté, qui sont pour nos interlocuteurs des facteurs importants", estime Yaël Braun-Pivet dans une interview au Monde.
Au cours de leur visite, les présidents des deux Chambres vont multiplier les prises de contact avec les principaux représentants politiques de l'archipel. Ils débuteront par une cérémonie d'accueil à Nouméa, puis seront accueillis au Sénat coutumier, où ils prononceront chacun un discours en séance publique, avant de s'entretenir à huis-clos avec les sénateurs locaux.
Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher s'envoleront ensuite pour Koné, afin de rencontrer Paul Néaoutyine, le président la province Nord. Ils s'entretiendront ensuite avec la présidente de la province Sud, Sonia Backès et le président de l'Assemblée de la provinces des îles Loyauté, Jacques Lalié. Des échanges sont aussi prévus avec la présidente du Congrès et le président du gouvernement.
Le lendemain, c'est au Congrès, devant les parlementaires néo-calédoniens, que Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher sont attendus pour s'exprimer. Des rencontres avec des acteurs économiques locaux sont aussi prévus, ainsi qu'une visite du centre pénitentiaire de Nouméa. La visite se conclura par un échange, à huis-clos, au Congrès en présence de tous les acteurs locaux. L'occasion selon Yaël Braun-Pivet, de "rechercher une solution commune".