Outre-mer : les députés valident la prolongation de l'état d'urgence sanitaire en commission

Actualité
Image
A medical staff member tends to a Covid-19 patient under respiratory assistance, in a room of the intensive care unit of the Pierre Zobda-Quitman University hospital (CHU) in Fort-de-France on the French Caribbean island of Martinique, on August 29, 2021. ALAIN JOCARD / AFP
Un soignant place un patient atteint du Covid-19 sous assistance respiratoire, dans l'unité de soins intensifs du Centre hospitalier universitaire Pierre Zobda-Quitman, à Fort-de-France (La Martinique), le 29 août 2021 (ALAIN JOCARD / AFP)
par Raphaël MarchalJason Wiels, le Vendredi 3 septembre 2021 à 11:27, mis à jour le Vendredi 3 septembre 2021 à 17:20

Les députés de la commission des lois ont adopté, vendredi 3 septembre, le projet de loi permettant de prolonger l'état d'urgence sanitaire dans les Outre-mer jusqu'au 15 novembre. Le texte, adopté sans modification, est destiné à lutter le plus efficacement possible contre l'épidémie de Covid-19, qui continue de faire des ravages dans certaines régions ultramarines. Il sera examiné mardi 7 septembre dans l'hémicycle.

En 1h15, les députés de la commission des lois ont adopté ce vendredi le projet de loi "autorisant la prorogation de l’état d’urgence sanitaire dans les outre‑mer" jusqu'au 15 novembre. Le texte, qui sera examiné mardi dans l'hémicycle, est composé d'un article unique. De surcroît, la situation sanitaire dans certains territoires ultramarins a convaincu bon nombre de députés de l'opposition de l'utilité de disposer des outils les plus efficaces pour tenter de freiner la propagation du virus du Covid-19 (confinement, couvre-feu, etc.).

Pour rappel, les différents territoires concernés par cette prolongation sont la Guyane, La Réunion, la Martinique, la Guadeloupe, Saint‑Barthélemy et Saint‑Martin. À titre conservatoire, et bien que le régime d'exception n'y soit pas décrété, Saint‑Pierre‑et‑Miquelon, les îles Wallis et Futuna, Mayotte et la Nouvelle‑Calédonie sont également cités dans le texte.

Ces différents territoires sont "particulièrement vulnérables face à l'épidémie", a ainsi rappelé Jean-Pierre Pont (LaREM), du fait de la faible couverture vaccinale dans plusieurs d'entre eux, de leur caractère insulaire et des limites de leur système de santé face à l'afflux de malades. De ce fait, le projet de loi est "indispensable", a ajouté le rapporteur du texte, qui a jugé que la nouvelle date d'échéance fixée était "proportionnée".

Un constat globalement partagé

Prenant sa suite lors de la discussion générale, Antoine Savignat (LR), Maina Sage (Agir ensemble) comme Gérard Leseul (PS) ont jugé que le projet de loi qui leur était proposé était utile et nécessaire. L'élu socialiste a toutefois appelé à poursuivre la mise à disposition de ressources humaines et de matériels à destination de ces territoires historiquement sous-équipés, citant notamment l'exemple des conditions "intolérables" d'exercice du personnel du CHU de la Martinique.

Il a par ailleurs estimé que la couverture vaccinale pouvait, dans certains territoires, pâtir de certains précédents en matière sanitaire. Ainsi, selon lui, le scandale du Chlordécone, pesticide ultra-toxique utilisé pendant plus de 20 ans dans les bananeraies en Guadeloupe et en Martinique, pourrait accroître la méfiance des insulaires envers le vaccin.

Finalement, la seule voix véritablement dissonante est venue du camp des Insoumis, où Danièle Obono comme Jean-Hugues Ratenon ont tour à tour défendu la quinzaine d'amendements déposés sur le texte. Lors de la discussion générale, l'élu de La Réunion a assuré "ne pas vouloir de cette prorogation", fustigeant la "faillite" de l'exécutif dans la gestion de la crise dans les Outre-mer. "Les conditions de vie et de santé sont dégradés dans ces territoires oubliés" de longue date, a estimé le député, regrettant un manque de préparation du gouvernement.