Présidence des Républicains : Bruno Retailleau s'impose largement face à Laurent Wauquiez

On connaît le nouveau président des Républicains. Il s'agit de Bruno Retailleau qui s'impose très largement face à Laurent Wauquiez, avec 74,3% des voix contre 25,7%. Les résultats ont été annoncés, ce dimanche 18 mai vers 18h45, par la secrétaire générale du parti, Annie Genevard. Le ministre de l'Intérieur prend donc la place laissée vacante par Eric Ciotti qui avait choisi de s'allier au Rassemblement national lors des élections législatives anticipées de l'été dernier.

Un peu plus de 80% des quelque 121 000 adhérents inscrits ont participé au scrutin, selon la Haute autorité en charge de son organisation. Après ce large succès de Bruno Retailleau face au chef de file des députés du groupe de la Droite républicaine, "une nouvelle page s'ouvre pour les Républicains" et "l'unité est plus que jamais nécessaire", a souligné Annie Genevard lors de l'annonce des résultats au siège du parti à Paris.

La présidence de LR et Beauvau en même temps

"Il faut proposer une perspective (...) et une rupture", avec une "ligne politique claire", a déclaré Bruno Retailleau dimanche soir sur TF1. "Je veux porter les aspirations de la France des honnêtes gens, celle qu'on n'entend plus car elle ne fait pas de bruit", a-t-il poursuivi, se félicitant d'avoir, lors de ce vote interne, "fait revenir des gens qui nous avaient quitté". "Ce qu'on peut faire avec des militants, on pourra le faire demain avec des électeurs", a aussi ajouté le ministre.

Ce dernier ne quittera pas Beauvau et gérera les deux casquettes en même temps. A ses yeux, "cette question est tranchée" par le résultat du jour : "S'ils (les adhérents) ne voulaient pas que je sois au gouvernement, alors ça aurait été un désaveu, Laurent (Wauquiez) a largement fait sa campagne sur ce sujet-là."

Interrogé pour savoir si cette victoire faisait désormais de lui le candidat naturel de la droite pour l'élection présidentielle de 2027, Bruno Retailleau a refusé de se projeter sur ce scrutin dès aujourd'hui. "Notre famille politique est à même de porter notre projet pour la présidentielle. Je serai un artisan de ce succès, en tout cas de ce travail", a-t-il indiqué, visant avant cela les élections municipales de 2026 où il espère "faire se lever en France une vague bleue".

Le Premier ministre, François Bayrou, a rapidement félicité, sur X, son ministre de l'Intérieur pour sa "magnifique victoire".

Laurent Wauquiez ne veut pas être "dilué dans le macronisme"

Et maintenant ? Reste à savoir comment Bruno Retailleau va s'entendre avec Laurent Wauquiez, qui termine loin derrière et sort donc affaibli de cette campagne interne. Réagissant aux résultats du scrutin depuis le Puy-en-Velay, le député de Haute-Loire a reconnu sa défaite et appelé à "rassembler toute la droite" et à "porter un projet de rupture". "Nous ne pourrons le faire si nous sommes dilués dans le macronisme", a-t-il également déclaré.

"Les Français attendent de nous que nous portions un projet de changement permettant de tourner la page du 'en même temps', un vrai projet d'alternance", a ajouté Laurent Wauquiez devant quelques militants rassemblés. "La droite ne pourra réussir qu'en assumant des idées fortes nous permettant de renverser la table, quitte à déplaire à la cohorte de tous ceux qui veulent que rien ne change, pour juguler enfin l'explosion de l'immigration et du communautarisme. Pour rendre la sécurité à nos compatriotes qui ont droit, pour tout simplement s'attaquer à l'explosion de la dépense publique", a-t-il renchéri.

Eric Ciotti appelle Bruno Retailleau "au courage"

Cette élection a été marquée jusqu'au bout par l'incertitude provoquée par la multiplication du nombre d'adhérents au cours de la campagne, passant de 43 859 à 121 617 en deux mois.

Je l’appelle au grand réveil en osant enfin la rupture totale avec le macronisme. Eric Ciotti à l'adresse de Bruno Retailleau

Eric Ciotti a également rapidement réagi dimanche soir à la victoire de Bruno Retailleau. "J’espère qu’il me suivra aussi dans l’union des droites, seule voie pour relever la France et qu’il ne restera pas prisonnier du macronisme finissant qui a ruiné le pays", écrit-il sur X, tout en appelant "les électeurs et cadres LR qui souhaitent bâtir l’union des droites dont certains ont parlé dans cette campagne à rejoindre" son parti, L'Union des Droites pour la République (UDR).