Auditionné par la commission des lois de l'Assemblée nationale, puis par celle du Sénat, Richard Ferrand a vu sa nomination confirmée à une voix près, ce mercredi 19 février, lors d'un vote qui a eu lieu au sein des deux commissions. Résultat du scrutin : 39 voix "pour" et 58 "contre", alors que 59 voix "contre" (soit trois cinquièmes des suffrages exprimés) auraient été nécessaires pour bloquer cette nomination proposée par Emmanuel Macron.
Sa nomination s'est jouée à une voix près : la candidature de Richard Ferrand, proposée par Emmanuel Macron pour la présidence du Conseil constitutionnel, été confirmée par le Parlement, ce mercredi 19 février, après deux auditions successives à l'Assemblée nationale, puis au Sénat. Le président de la commission des lois, Florent Boudié (Ensemble pour la République), l'a annoncé peu après 13 heures, en détaillant les résultats du scrutin.
Dans le détail, 58 parlementaires – sur les 97 qui se sont exprimés – se sont prononcés contre l'arrivée de Richard Ferrand à la tête des Sages, et 38 ont voté pour. Or, selon la règle des trois cinquièmes prévue par la Constitution pour ce type de scrutin, il en aurait fallu 59 contre pour que la candidature de l'ancien président de l'Assemblée soit rejetée.
Au Palais-Bourbon, ce proche du chef de l'Etat a récolté 32 contre, 25 pour et 15 votes nuls ou blancs (qui se sont pas compté comme des suffrages exprimés). S'il n'est pas possible de savoir exactement qui a fait quoi, puisque le scrutin se fait à bulletin secret, le Rassemblement national avait indiqué, dans la foulée de l'audition de Richard Ferrand, qu'il s'abstiendrait. Au Palais du Luxembourg, il y a eu 26 voix contre, 14 pour et 4 abstentions.
Les opposants à la nomination de Richard Ferrand ont immédiatement fustigé cette nomination au cordeau. "A une voix près, et le pire c'est que c'est grâce à Marine Le Pen qui a donné une consigne d'abstention", a réagi au micro de LCP Olivier Marleix (Droite républicaine). Mardi, le groupe présidé par Laurent Wauquiez avait officiellement annoncé sa décision de s'opposer à cette nomination. Il "faudra que Marine Le Pen nous explique son petit jeu", alors que "cela fait des années qu'elle se présente en opposante numéro un d'Emmanuel Macron", a-t-il ajouté, qualifiant la présidente des députés du Rassemblement national de "meilleure complice" du chef de l'Etat.
De son côté, le député du parti présidentiel Guillaume Gouffier Valente (Ensemble pour la République) a dénoncé "la confusion opérée par Les Républicains entre les enjeux de leur congrès, politiciens, et la désignation majeure d'une personnalité à la tête de notre Cour suprême".Contrairement aux députés LR, les sénateurs de droite n'ont pas décidé d'une position de vote collective, même si plusieurs d'entre eux avaient indiqué ces derniers jours qu'ils voteraient contre la nomination de Richard Ferrand.
Sur X, la cheffe des députés insoumis, Mathilde Panot, a pointé du doigt un candidat "parrainé" par le Rassemblement national, s'interrogeant sur leur relation : "Quel est leur accord secret ?"
"Nous appelons le président de la République à ne pas procéder à sa nomination. Nous appelons Richard Ferrand à ne pas accepter cette nomination", a lancé la sénatrice écologiste Mélanie Vogel. Considérant que la candidature de Richard Ferrand "n'a pas convaincu", sa collègue socialiste Marie-Pierre de la Gontrie suggère que celui-ci siège au Conseil, mais qu'Emmanuel Macron choisisse un autre Sage, parmi ceux qui en sont actuellement membres, pour présider l'institution de la rue de Montpensier.
Une position partagée, sur X, par les deux présidents des groupes socialistes, le député Boris Vallaud et le sénateur Patrick Kanner, qui appellent le chef de l'Etat "à tirer les conséquences" du résultat du jour : Richard Ferrand "ne doit pas présider" le Conseil constitutionnel.