Suppressions de postes chez ArcelorMittal : "C'est incompréhensible", réagit Valérie Hayer sur LCP

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Valérie Hayer LCP 28/04/2025
L'eurodéputée Valérie Hayer sur le plateau de Lundi, c'est politique, le 28 avril 2025 (© LCP)
par Raphaël Marchal, le Lundi 28 avril 2025 à 20:45

Invitée de l'émission "Lundi c'est politique", ce lundi 28 avril sur LCP, la présidente du groupe Renew au Parlement européen a fait part de sa "surprise" après l'annonce du géant de l'acier de procéder à des suppressions d'emplois en France. Valérie Hayer a appelé les dirigeants d'ArcelorMittal à "reconsidérer leur position".

"Je suis très surprise et très étonnée." Sur le plateau de l'émission "Lundi c'est politique", ce lundi 28 avril, l'eurodéputée et présidente du groupe Renew au Parlement européen, Valérie Hayer (Renaissance), a fait part de sa sidération et de sa désapprobation à la suite de l'annonce d'ArcelorMittal de supprimer quelque 600 postes dans le nord et l'est de la France, dans le cadre d'une restructuration touchant principalement la production. "C'est dramatique pour les emplois, pour l'économie, pour la filière", a-t-elle déploré.

Dans le sillage du commissaire européen à l'industrie, Stéphane Séjourné, Valérie Hayer a rappelé que le géant de l'acier avait pourtant approuvé le plan de soutien à la filière dévoilé par la Commission européenne le mois dernier. Ce plan prévoit notamment une réduction de 15% des importations européennes d'acier, afin de protéger la filière sidérurgique en crise. "J'espère qu'ArcelorMittal changera de stratégie", a poursuivi l'élue du parti présidentiel appelant les dirigeants du groupe à "reconsidérer leur position" en saisissant tous les leviers disponibles.

"Le ministre de l'Industrie, Marc Ferracci, demande des comptes, il est légitime à les demander", a-t-elle poursuivi. Et d'ajouter : "Chantage ou pas, dans tous les cas, on a tout de même une responsabilité collective, à la fois responsables politiques et acteurs du secteur de l'industrie pour protéger nos industries. A fortiori dans un contexte politique et géopolitique qui est extrêmement tendu."

Les Etats-Unis "ne sont plus nos alliés"

Interrogée sur l'évolution des relations avec les Etats-Unis, depuis le début du deuxième mandat de Donald Trump, Valérie Hayer a eu des mots forts. "Les Etats-Unis, sous Donald Trump, ne sont plus nos alliés", a affirmé l'eurodéputée, appelant à "tirer les conséquences de cette nouvelle réalité géopolitique" en renforçant la souveraineté européenne et en mettant en place de "nouveaux partenariats stratégiques". Elle a également jugé que le Président américain, "qu'il le veuille ou non", devra finir par en passer par la Commission européenne dans le cadre des discussions sur les droits de douane.

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Valérie Hayer a également insisté sur la place centrale que l'Union européenne doit jouer dans le cadre des négociations entre la Russie et l'Ukraine. "Que Vladimir Poutine et Donald Trump sachent que les Européens seront jusqu'au bout au côté de l'Ukraine", a-t-elle insisté, mettant en garde contre ce que souhaite vraiment le Président russe, qui vient d'annoncer une nouvelle trêve. "Aujourd'hui, tout démontre qu'il ne recherche pas une paix durable."

"Le RN doit rembourser"

Valérie Hayer a également été interrogée sur une autre actualité qui concerne le Parlement européen. A la suite de la condamnation du Rassemblement national dans l'affaire des assistants parlementaires d'eurodéputés du Front national, l'institution européenne réclame au parti de Marine Le Pen 3,5 millions d'euros de dommages et intérêts. "Le RN doit rembourser", a tranché la présidente du groupe Renew, estimant que le Parlement européen est tout à fait fondé dans sa demande.

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Par ailleurs, Valérie Hayer s'est exprimée sur la question de l'éventuelle instauration de la proportionnelle aux élections législatives en France, alors que le Premier ministre, François Bayrou, ouvre cette semaine une consultation sur le sujet. Favorable à une telle évolution "à titre personnel", Valérie Hayer a toutefois considéré que cette reforme nécessitait avant tout un "changement de posture" des responsables politiques et leur ouverture à une culture de la coalition. "On a vu, l'année dernière en particulier, qu'on n'est pas mûr pour ça."