A une dizaine de jours de l'Euro 2016, s'ouvre une nouvelle semaine de contestation contre la loi Travail. Les syndicats représentatifs de la SNCF (CGT, UNSA, SUD-RAIL et CFDT) ont déposé des préavis de grève reconductibles à partir de mardi soir, en plein pourparlers sur l'organisation du travail des cheminots. Aux revendications internes, la CGT et SUD-RAIL y ont joint leur opposition à la loi Travail. Satisfaite de l'équilibre trouvé, la CFDT s'est, elle, retirée du mouvement.
Le gouvernement n'entend pas céder dans le bras de fer qui s'est engagé avec les partenaires sociaux depuis maintenant quatre mois. Manuel Valls, a affirmé dans Le Parisien qu'il irait " jusqu'au bout " et ne lâcherait pas sur l'article 2, face à la rue et la CGT. Mais la contestation se densifie puisqu'à la loi Travail s'ajoutent les revendications internes aux différentes branches. Après le blocage des raffineries et des dépôts pétroliers, les transports en commun sont maintenant touchés. Jeudi à la RATP, la CGT a aussi appelé à une grève illimitée pour peser sur les négociations salariales annuelles et demander le retrait de la réforme du code du travail. La situation des carburants connaît, certes, une légère amélioration avec le déblocage la majorité des dépôts pétroliers mais six raffineries sur huit sont toujours à l'arrêt ou au ralenti. Philippe Martinez prévoit même un pic de mobilisation en milieu de semaine. Le syndicat d'Air France, le SNPL, a quant à lui, voté lundi, pour le principe d'une grève longue. Aucune date buttoir n'a encore été précisée.
Dans une lettre adressée au Président, une cinquantaine de députés de gauche ont appelé au dialogue. Les Républicains, plus offensifs, dénoncent " la dictature syndicaliste de la CGT " et " la ronde indécente des manifestations et blocages de tous les privilégiés et protégés du pays ". Quand Pierre Gattaz, le patron du MEDEF, parle de syndicalistes " voyous " et " terroristes ". Quelle sortie de crise est donc envisageable pour le gouvernement ? L'exécutif compte-t-il sur le fractionnement des contestations ? Les invités d'Arnaud Ardoin en débattent ce soir de 19h30 à 20h30 dans l'émission Ça vous regarde sur LCP.
- Philippe Vigier, président du groupe UDI à l'Assemblée nationale et député d'Eure-et-Loir.
- Éric Aubin, membre de la direction confédérale de la CGT et négociateur pour l'assurance chômage.
- Thierry Fabre, rédacteur en chef adjoint à Challenges.
- Philippe Doucet, député PS du Val-d'Oise.