L'assassinat d'un couple de policiers à leur domicile de Magnanville, lundi, a donné lieu à une avalanche d'attaques et de propositions sécuritaires à droite. Nicolas Sarkozy a demandé à ce que " le niveau de vigilance soit adapté sans délai dans le cadre de l'état d'urgence " quand Éric Ciotti et Laurent Wauquiez ont réclamé la détention préventive pour les djihadistes présumés. De son côté, François Fillon a estimé que " les condamnés pour terrorisme doivent faire de la prison ferme, sans aucun sursis ou mise à l'épreuve ".
Face à ces démonstrations de force politiciennes, le gouvernement entend bien montrer sa capacité à lutter contre le terrorisme. L'union nationale s'est bel et bien effritée alors qu'Alain Juppé a demandé à l'exécutif de présenter un bilan des mesures prises après les attentats de Paris. A l'Assemblée nationale, Manuel Valls a défendu la politique du gouvernement en matière de sécurité : deux lois sur le terrorisme et deux sur le renseignement. En revanche, le Premier ministre a prévenu que la France connaitrait de nouveau des attaques. Le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas a, quant à lui, annoncé mercredi dans l'hémicycle que les programmes de déradicalisation, expérimentés actuellement dans cinq prisons, seront étendus à 27 établissements pénitentiaires.
L'autorité de l'Etat a de nouveau été remise en question par les affrontements qui ont eu lieu lors de la grande manifestation de mardi. L'exécutif a alors menacé de "prendre ses responsabilités" si "les conditions de la préservation des biens et des personnes et des biens publics ne sont pas garantis". L'exécutif peut-il interdire les manifestations ? A quelque mois de la présidentielle, droite et gauche sont-elles dans une course à la surenchère ? Quelles propositions sont formulées par les différents candidats de la primaire à droite ? Ne sont-ils pas aux abois face à une gauche qui assume désormais une politique sécuritaire ? Les invités d'Arnaud Ardoin en débattent ce soir de 19h30 à 20h30 dans l'émission Ça vous regarde sur LCP.
- Jean Garrigues, historien et président du comité d'histoire parlementaire et politique.
- Jacques-Alain Bénisti, député Les Républicains du Val-de-Marne.
- Constance Le Grip, députée européenne Les Républicains.
- Philippe Doucet, député PS du Val-d'Oise.