Diffusé le
14 janvier 2021
"Je ne veux pas travailler avec une grosse", "Vous ne devriez pas acheter du chocolat, Madame !", "N'avez-vous jamais pensé à perdre du poids ? Vous savez, il suffit de faire un peu de sport et d'équilibrer ses repas", "Tu me dégoûtes, sale grosse. J'ai envie de vomir quand je te vois, biggie !"
Gabrielle Deydier a 39 ans et entend ces phrases quasi quotidiennement depuis son adolescence. Elle est confrontée à la grossophobie puisqu'elle pèse 125 kilos pour 1 mètre 53.
« On achève bien les gros » invite chaque téléspectateur à la réflexion. Suis-je grossophobe ? L'ai-je été, parfois, en faisant certaines remarques ? Concrètement, notre société génère l'obésité et la réprouve. Nous visons dans un pays qui rejette les "monstres" qu'il fabrique.
Grâce à l'histoire personnelle de Gabrielle et celles d'autres obèses, le film veut aussi tordre le cou aux idées reçues. On ne naît pas gros ; on ne naît pas grosse. L'obésité n'est pas le résultat d'une gourmandise mal contrôlée, ni d'une quelconque carence de volonté.
Ce film veut dénoncer les dérives de la chirurgie bariatrique. Dans le monde, 500 000 obèses passent sur le billard chaque année pour se faire amputer de leur estomac aux trois-quarts. Ce marché est en expansion. C'est la solution miracle proposée par les chirurgiens bariatriques. Gabrielle Deydier refuse la chirurgie bariatrique.
A travers ce choix, le documentaire fait passer un message fort : les obèses ont le droit de ne pas se faire opérer, de rester gros et doivent être acceptés comme tels. La société doit être indulgente à leur égard et les intégrer comme n'importe quel autre citoyen.