En déplacement en Ukraine, Yaël Braun-Pivet et une délégation de l'Assemblée nationale composée de Valérie Rabault, Thomas Gassilloud et Benjamin Haddad, ont réaffirmé le soutien de la France au pays attaqué par la Russie. La présidente de l'Assemblée nationale et les députés français ont été reçus à la Rada, le Parlement ukrainien, où Yaël Braun-Pivet a prononcé un discours, et se sont entretenus avec le Président Volodymyr Zelensky. (Récit de notre envoyée spéciale à Kiev, Elsa Mondin-Gava, avec Soizic Bonvarlet à Paris)
"Redire l'indéfectible soutien de la France à l'Ukraine !" C'est par ces mots que la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet (Renaissance), a introduit son discours devant la Rada, ce jeudi 28 mars. Emmenant une délégation composée de la vice-présidente de l'Assemblée en charge des relations internationales, Valérie Rabault (Socialistes), du président de la commission de la défense, Thomas Gassilloud (Renaissance) et du président du groupe d'amitié France-Ukraine, Benjamin Haddad (Renaissance), Yaël Braun-Pivet a remercié son homologue, Rouslan Stefantchouk, de les recevoir à la Rada, "coeur battant de la démocratie ukrainienne", un peu plus d'un an après que ce dernier ait lui-même été invité à s'exprimer dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
Alors que la Russie a de nouveau intensifié ses bombardements sur Kiev au cours du week-end dernier, le déplacement de Yaël Braun-Pivet en Ukraine marque un nouveau pas dans la diplomatie parlementaire qu'elle a jugée cruciale, s'adressant au président de la Rada pour "établir un nouveau pont entre nos nations, sans affaiblir les exécutifs, puisque nos buts sont les mêmes : rétablir l'intégrité territoriale de l'Ukraine".
Dénonçant "une violation flagrante de tous les principes du droit international" et "une guerre d'invasion" de la Russie contre l'Ukraine, la présidente de l'Assemblée nationale a déclaré, évoquant le "sursaut" auquel a appelé Emmanuel Macron : "La Russie (...) doit savoir que nous ne mettons pas de limite a priori à notre engagement et que rien n'est a priori exclu de ce qui pourrait se révéler nécessaire pour vous appuyer, dans la défense de votre pays et des valeurs universelles pour lesquelles combattent vos soldats".
Le 26 février, le président de la République avait affirmé lors d'une conférence sur l’Ukraine : "En dynamique, rien ne doit être exclu", appelant à un "sursaut" pour mener la Russie à la "défaite".
"Votre sécurité est liée directement à la nôtre et nous devons en tirer les conséquences", a poursuivi Yaël Braun-Pivet avant de lancer "un cri d'espoir". "Un jour viendra, où l'Ukraine en paix retrouvera ses frontières légitimes. Un jour viendra où les vingt-six sièges vides de la Crimée et du Donbass que je vois ici seront pourvus", a espéré la présidente de l'Assemblée en référence aux opérations d'annexion amorcées par Moscou dès 2014.
"Un jour viendra où l'Ukraine ne sera plus un front, mais la porte d'entrée orientale de l'Union européenne", a-t-elle également déclaré, alors que le pays est officiellement candidat à rejoindre les Vingt-Sept depuis juin 2022, souhaitant réaffirmer "l'assistance" et "le soutien" de la France dans ce processus "d'adhésion pleine et entière".
"Vous pouvez comptez sur la France, qui avec ses partenaires aidera l'Ukraine à renforcer son industrie de défense, comme elle contribuera, bientôt, à sa reconstruction", a conclu Yaël Braun-Pivet, avant d'assurer aux parlementaires de la Rada qu'elle se fera "la porte-voix des souffrances, des besoins et des légitimes aspirations du peuple ukrainien".
Un peu plus tard dans la journée, Yaël Braun-Pivet et les députés de la délégation française ont été reçus le Président ukrainien avec lequel ils ont partagé une réunion de travail. "Il a demandé un soutien en armes, en munitions, et il a parlé de la protection aérienne du territoire", a indiqué Valérie Rabault à l'issue de cet entretien, précisant que Volodymyr Zelensky n'avait pas réclamé l'envoi de troupes au sol.
"Il m'a demandé de voir ce que je pouvais faire pour échanger avec le speaker Johnson, de la Chambre des représentants aux Etats-Unis (...) pour pouvoir le convaincre de continuer à soutenir l'Ukraine" a, quant à elle, expliqué Yaël Braun-Pivet. Soit un nouveau défi à relever pour la diplomatie parlementaire.
(Récit de notre envoyée spéciale à Kiev, Elsa Mondin-Gava, avec Soizic Bonvarlet à Paris)