Après les consultations à l'Elysée, Emmanuel Macron rejette l'"option" du Nouveau Front populaire à Matignon et annonce un nouveau cycle de consultations

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par Léonard DERMARKARIAN, le Lundi 26 août 2024 à 22:18, mis à jour le Lundi 26 août 2024 à 22:27

"La stabilité institutionnelle de notre pays impose de ne pas retenir cette option", indique le président de la République dans un communiqué paru lundi soir, au terme de consultations menées depuis vendredi. La France insoumise a réagi en annonçant déposer une motion de destitution du président de la République.

Un nouveau cycle de consultations, et toujours pas de gouvernement. Après avoir consulté l'ensemble des forces politiques parlementaires, ainsi que les présidents de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet et du Sénat Gérard Larcher, le président de la République Emmanuel Macron a annoncé, dans un communiqué paru lundi soir, rejeter l'"option" d'un Premier ministre issu du Nouveau Front populaire, afin de préserver "la stabilité institutionnelle de notre pays".

Selon le communiqué, "le Président de la République a constaté qu’un gouvernement sur la base du seul programme et des seuls partis proposés par l’alliance regroupant le plus de députés, le Nouveau Front Populaire, serait immédiatement censuré par l’ensemble des autres groupes représentés à l’Assemblée nationale. Un tel gouvernement disposerait donc d’une majorité de moins de 350 députés contre lui, l’empêchant de fait d’agir."

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Nouveau cycle de consultations

Pour le président de la République, "les échanges avec le groupe LIOT et les partis EPR, MODEM, Horizons, les Radicaux et UDI ont dessiné des voies de coalition et de travail commun possibles entre différentes sensibilités politiques. Ces groupes se sont montrés ouverts à soutenir un gouvernement dirigé par une personnalité qui ne serait pas issue de leurs rangs". Emmanuel Macron en appelle au "Parti socialiste, [aux] écologistes et [aux] communistes, [qui] n’ont à ce stade pas proposé de chemins pour coopérer avec les autres forces politiques. Il leur appartient désormais de le faire".

Un nouveau cycle de consultations avec les "responsables des partis politiques et des personnalités se distinguant par l'expérience du service de l’État et de la République" sera lancé "dès demain", indique également le communiqué.

Motion de destitution annoncée par La France insoumise et vives réactions à gauche

La décision du président de la République a suscité de vives réactions à gauche : Jean-Luc Mélenchon a dénoncé une situation politique d'une "exceptionnelle gravité". L'ancien candidat à l'élection présidentielle a aussi annoncé le dépôt d'une motion de destitution du président de la République et appelé à une "réplique populaire et politique".

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La France insoumise, dans un communiqué, a également affirmé que "toute proposition de Premier ministre autre que Lucie Castets [la candidate du Nouveau Front populaire à Matignon, ndlr] fera l'objet d'une motion de censure."

Le secrétaire national du Parti communiste Fabien Roussel a appelé à "la mobilisation des Français face au coup de force de Macron", tandis que la secrétaire nationale des Ecologistes Marine Tondelier a qualifié l'annonce d'Emmanuel Macron de "honte". Le Premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure a quant à lui tweeté que "La République est née du refus du pouvoir personnel."

Après un premier cycle de négociations infructueuses, un nouveau reprendra donc dès demain à l’Élysée.