Le député Eric Coquerel (La France insoumise) a expliqué ce lundi sur le plateau de LCP pourquoi son groupe voterait mercredi contre "le leurre" sur la réforme des retraites, proposé par le gouvernement. Le président de la commission des finances de l'Assemblée a aussi dénoncé l'attitude du groupe Socialistes, accusé de faire le jeu de l'exécutif en place.
Invité de LCP ce lundi 10 novembre, le député Eric Coquerel (La France insoumise), qui préside la commission des finances de l'Assemblée nationale, est revenu sur l'examen en cours des budgets de l'Etat et de la Sécurité sociale. Avant le vote mercredi sur la suspension de la réforme des retraites, concédée par le Premier ministre, Sébastien Lecornu, aux socialistes, l'élu de Seine-Saint-Denis a expliqué pourquoi son groupe s'opposerait à cette mesure dans l'hémicycle. "Ce leurre" sur les retraites "sert à faire passer tout le reste" d'un projet "qui est insupportable" et qui "reste le musée des horreurs", a-t-il dénoncé.
Dénonçant l'attitude du groupe Socialistes, qui a notamment voté samedi en faveur de la partie recettes du budget de la Sécurité sociale, Eric Coquerel a estimé que le PS permettait au gouvernement d'être "gagnant - gagnant". "Soit le PS vote pour ce texte et il peut passer. Soit le gouvernement peut jouer sur les 50 jours et il passe par ordonnances", a développé le député, qui juge que, "au fur et à mesure" de l'avancée des débats budgétaires, "le Parti socialiste fait partie du socle gouvernemental" (voir vidéo en tête d'article). "Je ne vois plus très bien ce qu'il y a d'opposition dans leur stratégie", a-t-il complété.
Interrogé sur la révélation d'une lettre de Bruno Le Maire à Emmanuel Macron sur le dérapage du déficit public en 2024, le président de la commission des finances a renvoyé à la commission d'enquête menée en début d'année sur le sujet. "Il y a une deuxième lettre dont personne ne parle, qui est encore plus stupéfiante, écrite par Bruno Le Maire en décembre 2023, la veille du 49.3 de Mme Borne sur le budget", a lancé le député LFI. "Il n'y a pas eu un mot" d'Elisabeth Borne, "c'est plus qu'une omission, c'est un mensonge", a tancé Eric Coquerel.
S'il estime qu'il ne peut pas y avoir "de suite pénale", Eric Coquerel pense qu'il y aura par contre "une suite politique, électorale". "Les Français doivent savoir qu'ils ont caché la vérité", ajoute le député.
Justement, qui dit élection à venir, dit forcément un questionnement sur une éventuelle union de la gauche, alors que le Nouveau front populaire n'est plus d'acualité et que les tensions sont fortes entre La France insoumise et le Parti socialiste. Que se passerait-il en cas de dissolution ? "Nous avons dit à nos anciens partenaires du NFP, on se retrouve sur les bases de notre programme. Les écologistes sont venus, le groupe GDR est venu contre l'avis de M. Roussel (le secrétaire national du PCF, Ndlr), on prend ça pour un point", a indiqué Eric Coquerel sur le plateau de LCP.
Craint-il une alliance des forces de gauche sans LFI ? "Dans les différents votes qui ont eu lieu, c'est plutôt le Parti socialiste qui est isolé", a rétorqué l'élu francilien.
Concernant l'élection présidentielle de 2027, Eric Coquerel continue de croire que "Jean-Luc Mélenchon est notre meilleur candidat" et qu'une candidature unique à gauche au premier tour "est impossible", notamment car "M. Glucksman a exclu toute alliance, même de deuxième tour peut-être, avec nous".