Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026 a été adopté par les députés, en nouvelle lecture, ce mardi 9 décembre. Une étape décisive dans le parcours législatif du texte qui n'est cependant pas terminé. Le budget de la Sécu va maintenant repartir au Sénat, puis revenir à l'Assemblée nationale en vue d'une adoption définitive.
La balance a finalement penché en faveur de l'adoption du projet de budget de la Sécurité sociale pour 2026. Après un ultime geste en faveur des groupes de gauche, via une hausse des dépenses de l'assurance maladie plus importante qu'initialement prévue, les députés ont adopté, en nouvelle lecture, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) en nouvelle lecture, par 247 voix contre 234 et 93 abstentions. Une victoire pour le gouvernement, qui sort renforcé de la séquence. Pour autant le marathon budgétaire est encore loin d'être terminé.
Après l'approbation du texte à l'Assemblée nationale, le texte va retourner au Sénat. Le PLFSS est d'ores et déjà inscrit, ce vendredi 12 décembre, à l'ordre du jour du Palais du Luxembourg. Au vu des mesures réintroduites à l'Assemblée, et notamment de la suspension de la réforme des retraites, disposition qui hérisse la majorité sénatoriale de droite et du centre, le texte pourrait être à nouveau détricoté par les sénateurs, ou directement rejeté, comme c'est le habituellement le cas dans cette situation.
Quoi qu'il en soit, le PLFSS reviendra ensuite au Palais-Bourbon pour une ultime lecture. Et les députés auront le dernier mot. Selon les informations recueillies par LCP, cette lecture définitive devrait avoir lieu mardi 16 décembre. "Il est encore possible de faire battre ce budget si les Ecologistes changent leur vote", a espéré, ce mardi soir, la présidente du groupe La France insoumise, Mathilde Panot. Si les équilibres sont similaires au vote d'aujourd'hui en nouvelle lecture, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale serait définitivement adopté.
"Le compromis n’est pas un slogan : il permet d’avancer dans le sens de l’intérêt général", a réagi le Premier ministre, Sébastien Lecornu, dans un texte posté sur le réseau social X. Remerciant à la fois les députés de l'ex-socle commun, qui "ont accepté de travailler puis de voter un texte de compromis – parfois éloigné de leurs propres convictions", et ceux des élus de l'opposition "qui ont accepté le principe d’un compromis", le locataire de Matignon s'est félicité d'avoir tenu son engagement de ne pas engager le 49.3. Un pari qui permet aux députés "d’exercer d’une manière nouvelle leur rôle de législateur". "C’est une chance pour la démocratie représentative."
Après cette étape décisive pour budget de la Sécurité sociale, le budget de l'Etat pour 2026 va de nouveau faire l'objet de toutes les attentions. Le projet de loi de finances (PLF) est actuellement examiné au Sénat, après que la partie "recettes" a été largement rejeté à en première lecture à l'Assemblée nationale. Un vote sur le texte est prévu lundi 15 décembre au Palais du Luxembourg. Puis, une commission mixte paritaire (CMP) sera réunie pour tenter de trouver un accord entre les deux Chambres du Parlement. En cas d'accord, celui-ci sera soumis aux députés et aux sénateurs le 23 décembre. "Dès demain, il faudra travailler à l’adoption d’un budget pour l’Etat. Ce sera difficile. Peut-être plus encore que ces dernières semaines. Mais l’état d’esprit du Gouvernement ne changera pas : l’intérêt général d’abord, sans céder ni à la fébrilité, ni aux agendas électoraux", a écrit Sébastien Lecornu dans le message qu'il a publié sur les réseaux sociaux.