Faute de "réponse claire" de Sébastien Lecornu, l'intersyndicale appelle à une nouvelle journée de mobilisation le 2 octobre

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Les représentants de l'intersyndicale à la sortie de Matignon
par Anne-Charlotte Dusseaulx, le Mercredi 24 septembre 2025 à 16:13, mis à jour le Mercredi 24 septembre 2025 à 17:40

Après plus de deux heures de discussions à Matignon, ce mercredi 24 septembre, l'intersyndicale (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, FSU et Solidaires) est ressortie sans "réponse claire" du Premier ministre, Sébastien Lecornu. Une nouvelle date de mobilisation a été annoncée pour le 2 octobre.

Elle avait posé un ultimatum au Premier ministre, après la journée de mobilisation du 18 septembre. Reçue par Sébastien Lecornu à Matignon, ce mercredi 24 septembre, l'intersyndicale (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, FSU et Solidaires) attendait des "gestes forts". Mais après près de deux heures et demie de discussions, elle est ressortie en parlant "d'occasion manquée" et en annonçant une nouvelle journée de mobilisation le jeudi 2 octobre, qui doit être confirmée dans la soirée.

"Le Premier ministre n'a apporté aucune réponse claire aux attentes des travailleurs et des travailleuses", a déploré, au nom de l'intersyndicale, la numéro un de la CFDT, Marylise Léon. "Nous voulions la copie de départ du budget (...) que nous n'avons pas obtenu", a-t-elle précisé, ajoutant : "Le compte n'y est pas." 

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Les ministres démissionnaires Catherine Vautrin (Travail, Santé et Solidarités), Astrid Panosyan-Bouvet (Travail et Emploi) et Laurent Marcangeli (Fonction publique) étaient également présents à cette réunion avec les syndicats.

"Aucun élément précis" sur la justice fiscale

Seul potentiel motif de satisfaction, l'enterrement d'une nouvelle réforme de l'assurance chômage semble "bien parti", a déclaré Marylise Léon à l'AFP. Mais ce n’est pas, au moins pour l'instant, le cas du doublement des franchises médicales ou de la suppression de 3 000 postes de fonctionnaires. Sébastien Lecornu n'a également donné "aucun élément précis" sur la justice fiscale, a regretté la cheffe de file de la CGT, Sophie Binet. Cette dernière a fustigé "deux heures de langue de bois", lançant : "J'aurais été plus efficace à préparer des banderoles."

Quant à la réforme des retraites de 2023, point central des revendications syndicales, "ça fait partie des sujets qui ont été le moins clair", a dénoncé Marylise Léon (CFDT), le locataire de Matignon n'ayant pas dit un mot sur une éventuelle suspension, a regretté Sophie Binet (CGT).

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"La copie est blanche, alors que nous espérions quand même quelques réponses", a renchéri la secrétaire générale de la FSU, Caroline Chevé, qui appelle "à monter d'un cran" et à "amplifier la mobilisation"

Selon deux responsables syndicales, Sébastien Lecornu a estimé au cours de la rencontre qu'il était le Premier ministre "le plus faible de la Ve République". "Il nous a dit : 'Je ne suis pas Edouard Philippe, je n'ai pas 350 députés sur lesquels m'appuyer'", a rapporté Sophie Binet (CGT), prenant ces propos "comme une prise de conscience très positive". Mais "à ce prétexte-là", Sébastien Lecornu a ajouté qu'il ne "pouvait pas [leur] dire ce qui va sortir du Parlement" sur le budget 2026, a-t-elle déploré.

Sa collègue représentante du syndicat Solidaires, Murielle Guilbert, a confirmé les propos du Premier ministre, jugeant que c'était "reconnaître une situation politique extrêmement tendue".

LFI appelle les autres partis de gauche à censurer Sébastien Lecornu

Le 2 octobre, "on y sera, évidemment", a réagi la secrétaire nationale des Ecologistes, Marine Tondelier, sur X. "Et toutes les fois suivantes, autant qu'il le faudra", précise-t-elle. 

Dans la foulée de cette rencontre avec l'intersyndicale, les députés de La France insoumise, qui soutiennent aussi la mobilisation du 2 octobre, ont demandé aux autres groupes de gauche de l'Assemblée nationale de signer une motion de censure commune contre Sébastien Lecornu, précisant que celle-ci sera déposée "dès l'ouverture de la session parlementaire", le 1er octobre. "Il en ressort" que le Premier ministre "n'a en rien répondu à l'ultimatum posé" par l'intersyndicale et n'a "pris aucun engagement pour l'abrogation de la réforme des retraites ou l'abandon du plan d'austérité de François Bayrou", écrivent les élus insoumis un communiqué. 

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Le Medef annonce un meeting le 13 octobre

Le président du Medef, Patrick Martin, qui avait annoncé la tenue prochaine d'un "énorme meeting" patronal, en a précisé la date en sortant d'un rendez-vous ce mercredi avec le Premier ministre, Sébastien Lecornu, à Matignon, avec les deux autres organisations patronales représentatives, la CPME et l'U2P. Ce sera le 13 octobre. Sans donner davantage de détails, il a ajouté que cet évènement "embarquerait un très grand nombre d'organisations patronales".