Invitée de "Lundi c'est politique" sur LCP, ce 12 mai au soir, la ministre déléguée chargée de la Ville, Juliette Méadel, s'est dite favorable au "suicide assisté", tout en étant nettement plus réservée quant à un geste qui serait accompli par un tiers.
Alors que les débats sur la fin de vie ont été lancés dans l'hémicycle, ce lundi 5 mai, la ministre déléguée chargée de la Ville, Juliette Méadel, était l'invitée de l'émission "Lundi c'est politique". Sur LCP, la ministre déléguée a à son tour pris position concernant la réforme, qui divise au sein du gouvernement. Juliette Méadel n'est "pas opposée au suicide assisté", qui impliquerait que le malade "procède lui-même au geste fatal".
En revanche, elle s'est montrée bien davantage réservée à ce qu'elle a désigné comme "l'euthanasie", c'est-à-dire "demander à un tiers de commettre ce geste-là". "C'est une limite qui justifierait qu'on soit très strict sur les conditions", a-t-elle soutenu, évoquant "l'accord des médecins", la collégialité de la décision ou encore s'assurer du strict consentement du malade. "Soyons tout de même très prudents."
La ministre déléguée chargée de la Ville est également revenue sur son annonce d'il y a quelques jours : la mobilisation par l'Etat et la Caisse des dépôts d'une enveloppe de 350 millions d'euros pour les quartiers défavorisés. 100 millions d'euros financeront de l'expertise technique à destination des collectivités et des associations. Pour le reste, l'objectif est de soutenir "tous les projets d'investissements pour améliorer les conditions dans lesquelles vivent les adolescents et les enfants dans les quartiers", ainsi que "l'économie légale dans les quartiers". "Il faut que les entreprises investissent, surtout sur le commerce et l'artisanat".
Par ailleurs, le comité interministériel des villes, déjà reporté à deux reprises, devrait avoir lieu le 6 juin, a fait savoir Juliette Méadel. "C'est absolument une priorité", a-telle assuré, alors que les reports successifs avaient pu crisper au sein du secteur.
Autre annonce de la ministre déléguée : l'extension du plan ascenseur, à 30 départements. "D'ici au début de l'été", les ascensoristes devront lui présenter un "plan d'action pour réduire les délais de réparations", en particulier dans les quartiers où il y a des tours hautes. Les Bouches-du-Rhône, le Nord ou encore la Seine-Saint-Denis figurent parmi les collectivités concernées.
Juliette Méadel est également revenue sur ses menaces de sanction à l'égard des bailleurs sociaux, si rien n'est fait pour améliorer l'entretien des HLM dans certains quartiers prioritaires de la ville. "Je ne dis pas que les bailleurs sociaux ne font pas leur travail. [...] Ils font un travail qui n'est pas facile", a-t-elle désamorcé, avant de rappeler qu'ils bénéficiaient d'une aide d'environ 315 millions d'euros pour assurer cette mission. "Est-ce que tout est propre et tout est parfait ? La réponse est non", a conclu la ministre, appelant à une "amélioration" de la situation avant le 15 juillet. "J'ai d'excellents résultats. Les bailleurs sociaux se sont mis en mouvement. Là où il y avait des difficultés, ça s'est amélioré très vite."
"Le PS s'est trahi"
Ex-membre du Parti socialiste, ancienne porte-parole du parti à la rose, secrétaire d'Etat durant le quinquennat de François Hollande, Juliette Méadel porte un regard sévère sur la trajectoire du PS. Dans son viseur, particulièrement : le rapprochement des instances socialistes avec La France insoumise. "Le Parti socialiste s'est trahi, notamment dans ses accords électoraux avec La France insoumise, qui vise un projet de destruction de la République, qui pousse des slogans antisémites", a-t-elle affirmé.
Alors que les grandes manoeuvres ont débuté en vue du futur congrès du PS, et de la désignation du premier secrétaire qui doit avoir lieu le 5 juin, Juliette Méadel a affirmé que "beaucoup de dirigeants [lui] ont demandé de reprendre [sa] carte pour peser sur la ligne". Logiquement, si elle obtenait le droit de voter, la ministre déléguée apporterait son soutien à "ceux qui veulent casser l'accord avec Jean-Luc Mélenchon". Une ligne actuellement défendue par le maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, et par la maire de Vaulx-en-Velin, Hélène Geoffroy.