Inflation : vers un pic au cours du 1er semestre 2023, selon le gouverneur de la Banque de France

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Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, à l'Assemblée, mercredi 1er mars 2023
Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, à l'Assemblée, mercredi 1er mars 2023
par Raphaël Marchal, le Mercredi 1 mars 2023 à 16:15, mis à jour le Jeudi 2 mars 2023 à 09:54

Selon le gouverneur de la Banque de France, l'inflation devrait atteindre son pic lors du premier semestre et pourrait, ensuite, avoir diminué de moitié en fin d'année. Auditionné à l'Assemblée nationale, mercredi 1er mars, François Villeroy de Galhau a, par ailleurs, écarté le risque de récession en France en 2023. 

Un dernier effort, avant une amélioration substantielle ? Alors que l'inflation pèse sur les finances du pays et le pouvoir d'achat des Français, l'horizon pourrait se dégager dans les mois à venir, a assuré le gouverneur de la Banque de France, qui était auditionné ce mercredi 1er mars par les députés de la commission des finances. Selon François Villeroy de Galhau, l'inflation devrait atteindre un pic dans les semaines à venir, au cours du premier semestre, avant de diminuer de moitié d'ici à la fin de l'année.

"Les premiers chiffres de février nous appellent à la vigilance et à la persévérance dans notre action monétaire", a indiqué le haut fonctionnaire, alors que l'inflation persiste à 7,2 % en indice européen et 6,2 % en indice national, par rapport à l'année dernière. "Cela reste encore trop", a-t-il commenté, Toutefois, l'inflation qui touche les produits alimentaires est un phénomène "très fort", mais "temporaire", selon lui. "Le choc des prix sur l'alimentation va durer encore plusieurs mois, mais devrait progressivement diminuer d'ici la fin de l'année."

Il a davantage fait part de son inquiétude concernant l'inflation "sous-jacente" - hors prix de l'énergie et de l'alimentation -, qui continue d'augmenter et qui présente le plus de risque de persistance à travers les biens et services. "L'inflation a changé de nature depuis la crise d'origine : elle est non seulement plus haute, mais plus large", a poursuivi le gouverneur de la Banque de France, appelant à la mise en œuvre de politiques monétaires pour éviter la persistance de la hausse des prix. Avec l'objectif affiché de la ramener à 2 % d'ici à la fin de l'année 2025.

Le risque de récession écarté

Au rayon des bonnes nouvelles énoncées par François Villeroy de Galhau : le risque de récession s'éloigne pour la France et peut même être écarté. Et la politique de désinflation menée ne conduira pas non plus à la récession, "compte tenu de la résilience de l'activité et de l'emploi", a-t-il assuré ce matin. "C'est au contraire une inflation durable qui serait la pire ennemie de la croissance."

"Bien qu'en ralentissement - prévu - au tournant de l'hiver 2022-2023 en France et en Europe, l'activité fait preuve d'une meilleure résistance qu'anticipé", a souligné le gouverneur de la Banque de France. "Le risque de récession qui planait sur nos économies peut aujourd'hui être écarté, sauf évènement mondial majeur", en a-t-il conclu, quelques mois après avoir envisagé la possibilité d'une récession "limitée" en France. A l'aune des dernières tendances obsrvées, il a indiqué que son institution devrait relever sa prévision de croissance annuelle pour la pays. 

Evoquant le pouvoir d'achat, François Villeroy de Galhau, a estimé que celui-ci avait été "préservé" en 2022. Dès lors, a-t-il insisté, la priorité consiste désormais à lutter contre les effets de l'inflation qui pénalise, en particulier, les plus fragiles.