"J'arrive avec beaucoup d'humilité" : Michel Barnier fait sa rentrée à l'Assemblée nationale

"Il y a des gens qui ont des cheveux blancs et des idées neuves, et il y a parfois des jeunes qui ont de vieilles idées." 32 ans après avoir quitté les bancs de l'Assemblée nationale, où il a été élu de 1978 à 1993, Michel Barnier a retrouvé le Palais-Bourbon ce lundi 29 septembre, au lendemain de son élection dans la 2ème circonscription de Paris. L'ancien Premier ministre va donc siéger dans l'hémicycle où les députés d'opposition ont censuré son gouvernement en décembre 2024. 

L'élu Les Républicains a fait part de son "humilité", de sa "détermination", et de son envie "d'être utile". "Si j'ai souhaité revenir avec le suffrage universel, c'est pour pouvoir m'exprimer dans le débat politique, où je veux rester présent, en étant légitime. Qu'est ce qui donne de la légitimité à un homme ou une femme politique ? C'est le suffrage citoyen", a expliqué Michel Barnier.

Avant d'offrir quelques conseils au nouveau locataire de Matignon, Sébastien Lecornu, l'appelant à trouver un "compromis dynamique" avec les oppositions. "A condition d'avoir des partis politiques, et malheureusement ça n'a pas été mon cas ni du côté du Parti socialiste, ni du côté du Rassemblement national, qui ne pensent pas d'abord à la prochaine élection, mais à la prochaine génération."

"Ras-le-bol des impôts"

Alors que le compte à rebours du budget 2026 est lancé, Michel Barnier est revenu sur les axes chers à sa famille politique. "Il y a en ras-le-bol des impôts. On doit faire attention à ne pas les augmenter, et s'ils le sont, ce doit être de manière exceptionnelle et de manière juste", a-t-il prévenu, appelant en parallèle à "réduire la dépense de l'Etat".

En tant que député, Michel Barnier compte notamment travailler sur le dossier de la santé mentale - un thème qu'il avait déjà mis en avant lorsqu'il était Premier ministre. Il souhaite également reprendre le dossier de l'allongement de la durée de rétention des étrangers jugés dangereux, le Conseil constitutionnel ayant censuré cette disposition l'été dernier. Par ailleurs, le député de Paris veut plancher sur la "réforme de l'Etat" avac l'intention de faire des propositions avant la fin de l'année 2026. "L’Etat doit faire moins de choses et les faire mieux. (...) Il faut vérifier l'efficacité de l'argent public", a-t-il estimé. Michel Barnier a enfin dit souhaiter siéger au sein de la commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale.