La rentrée parlementaire de La France insoumise perturbée par le cas Quatennens

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Conférence de presse LFI - 20/09/2022
par Soizic BONVARLET, le Mardi 20 septembre 2022 à 11:13, mis à jour le Mardi 20 septembre 2022 à 13:44

À deux semaines de l'ouverture de la session parlementaire, la France insoumise a tenu une conférence de presse de rentrée à l'Assemblée nationale. L'occasion d'évoquer les propositions de loi qui seront portées par le groupe au cours des prochaines semaines, sa stratégie face à une éventuelle réforme des retraites, mais aussi de répondre aux questions sur l'affaire Adrien Quatennens, qui a admis des faits de violence conjugale.

Les députés de La France insoumise ont fait leur rentrée, mardi 20 septembre, "en ordre de bataille", selon les mots de leur cheffe de file, Mathilde Panot, afin d'affronter "une Macronie plus affaiblie que jamais". La présidente du groupe parlementaire faisait notamment référence au soutien des Républicains escompté par le camp présidentiel sur certaines réformes à venir, et qui semble aujourd'hui incertain, alors que la droite parlementaire semble décidée à ne pas voter le projet de loi de finances pour 2023.

La menace de la motion de censure contre la "monarchie présidentielle"

"On ne gouverne pas notre pays à coup de 49.3", a déclaré Mathilde Panot après avoir annoncé que son groupe n’hésiterait pas à proposer une motion de censure contre le gouvernement. Une menace brandie en cas de recours au 49.3 dans le cadre du projet de loi de finances, mais aussi du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, qui pourrait inclure un amendement sur la réforme des retraites. 

Outre la bataille contre les projets du gouvernement, Clémence Guetté a égrené les propositions de loi qui seront présentées dans le cadre de la journée d'initiative parlementaire réservée au groupe LFI, le 24 novembre prochain. Des textes issus du programme partagé de la Nupes, parmi lesquels une proposition de loi pour l'augmentation du SMIC, une autre relative à la réintégration dans les hôpitaux des personnels soignants non vaccinés, ou encore pour une allocation d'autonomie destinée aux jeunes. La France insoumise souhaite également "mettre la Macronie face à ses responsabilités" en inscrivant à l'ordre du jour des propositions comme la consécration dans la constitution de l'IVG en tant que "droit fondamental". 

Le cas Quatennens et des "défaillances" assumées

L'ombre d'Adrien Quatennens, absent lors de la conférence de presse, a par ailleurs évidemment plané sur celle-ci, créant un embarras perceptible parmi les députés présents. Clémentine Autain l'a assuré : "Personne n’a tergiversé pour qu’Adrien Quatennens soit mis en retrait", évoquant sa fonction à la direction de La France insoumise, après que ce dernier ait reconnu des faits de violence envers son ex-compagne. La députée et militante féministe a cependant concédé des difficultés à traiter ces situations dans "un collectif militant qui est aussi un collectif humain", tandis que Danièle Obono n'a pas hésité à déclarer : "Nous assumons d'avoir des défaillances, de ne pas avoir un protocole parfait". Les députées évoquaient notamment les prises de parole non concertées des membres de leur mouvement, dont celle de Jean-Luc Mélenchon, mais aussi les difficultés à s'assurer que toutes les mesures nécessaires soient prises eu égard au respect des victimes. "On n'est pas parfaitement outillées", a admis Clémentine Autain, alors que Danièle Obono a évoqué "une boussole très claire (...) la conscience politique de cet enjeu central, la compréhension des mécanismes, mais la difficulté à mettre en œuvre concrètement".