Invité de Lundi C'est Politique ce lundi 29 septembre, le député et coordinateur national de La France insoumise, Manuel Bompard, a estimé que les premières orientations budgétaires dévoilées par Sébastien Lecornu s'inscrivaient "dans la continuité du projet de budget proposé à l'époque par M. Bayrou", et confirmé l'intention de son groupe de censurer le nouveau Premier ministre "le plus rapidement possible".
On en sait désormais plus sur l'échéance du prochain vote à l'Assemblée sur une motion de censure proposée par La France insoumise. Tablant sur l'annonce d'une date de déclaration de politique générale de Sébastien Lecornu "probablement en début de semaine prochaine", une fois que ce dernier aura constitué son gouvernement, Manuel Bompard a estimé qu'"à l'issue du discours de politique générale, les députés doivent être amenés à voter". "Si Monsieur Lecornu ne demande pas un vote de confiance, les députés pourront quand même voter à travers la motion de censure que nous déposerons", a ainsi indiqué le député des Bouches-du-Rhône.
Car pour celui qui est également coordinateur national de La France insoumise, les orientations budgétaires du nouveau Premier ministre, dévoilées dans un entretien au Parisien vendredi 26 septembre, s'inscrivent dans la droite ligne du projet de budget envisagé par le précédent gouvernement. "Monsieur Lecornu dit la taxe Zucman il n'en est pas question, le retour de l'ISF il n'en est pas question, la suspension de la réforme des retraites il n'en est pas question... Il a promis des ruptures, il n'y a rien dans ces annonces qui s'apparente à des ruptures", a aussi estimé Manuel Bompard.
Le député a cependant indiqué n'être pas surpris, au regard de celui qui "a été membre de tous les gouvernements d'Emmanuel Macron depuis 2017". "Les socialistes ont évidemment fait preuve d'une naïveté totale et assez confondante", a aussi ajouté Manuel Bompard, fustigeant la volonté du parti présidé par Olivier Faure de participer aux négociations budgétaires. "Pour notre part, les choses sont claires, ce gouvernement ne changera pas de politique, et il faut le censurer le plus rapidement possible", a-t-il aussi répété.
Alors que les élections pour les postes-clé de l'Assemblée nationale auront lieu cette semaine, Manuel Bompard a répété que son groupe s'opposait au fait que le RN puisse intégrer le bureau de l'institution. Il a par ailleurs accusé le groupe emmené par Marine Le Pen de "faire acheter sa non-censure du gouvernement de Monsieur Lecornu contre quelques postes", faisant notamment référence aux vices-présidences de l'Assemblée, et à "des discussions entre les macronistes et le Rassemblement national".
Un peu plus tôt, il s'était inscrit en faux contre l'argument, invoqué notamment par le RN, selon lequel il était nécessaire d'attendre la présentation du projet de loi de finances pour l'année à venir avant de décider du sort du gouvernement, estimant qu'il y avait "suffisamment d'informations aujourd'hui pour décider de censurer ce gouvernement". Et de conclure : "Si le Parti socialiste ou Madame Le Pen veulent laisser Monsieur Lecornu en en place, ils seront comptables de la politique qui sera menée".