Mort de 27 migrants dans la Manche en 2021 : Hervé Berville évoque de possibles "sanctions"

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par Juliette Lacroix, le Jeudi 17 novembre 2022 à 14:43, mis à jour le Jeudi 17 novembre 2022 à 16:50

"Si à un quelconque moment il y a eu un manquement, une erreur, les sanctions seront prises", a assuré le secrétaire d'Etat, Hervé Berville, jeudi 17 novembre, devant l'Assemblée nationale, après des révélations de presse sur les conditions du naufrage de migrants dans la Manche en 2021. Lors de ce naufrage, 27 personnes avaient péri. Le secrétaire d'Etat s'est exprimé sur le sujet à l'occasion de l'examen d'un accord de coopération sur la sûreté maritime et portuaire des navires à passagers dans la Manche entre la France et le Royaume-Uni. 

"Si ces faits sont avérés, que ces personnes étaient dans les eaux françaises et que si à un quelconque moment il y a eu un manquement, une erreur, les sanctions seront prises" a déclaré le secrétaire d’État chargé de la Mer, Hervé Berville, interrogé par plusieurs députés au sujet de la mort des 27 migrants qui avaient tenté de traverser la Manche dans la nuit 24 novembre 2021, au large de Calais.

C’est à l’occasion de la discussion du projet de loi, visant à autoriser l’accord de coopération entre le Royaume-Unis et la France relatif aux questions de sûreté maritime et portuaire s’agissant des navires de transport de passagers, que plusieurs députés, dont Jean-Louis Bourlanges et Pierre-Henri Dumont, ont évoqué une enquête publiée lundi par Le Monde, accusant les services de secours Français de ne pas avoir mesuré l'urgence de la situation dans laquelle se trouvaient les migrants naufragés. 

Le journal révèle qu’aucun moyen de sauvetage n’avait été envoyé au secours du bateau en détresse malgré plus d’une quinzaine d’appels à l’aide, considérant l’embarcation comme "trop proche des eaux anglaises". Dans une conversation téléphonique avec le CROSS (centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage), dont l'AFP a eu connaissance, un migrant déclare : "Au secours s'il vous plaît (...) je suis dans l'eau". "Oui, mais vous êtes dans les eaux anglaises Monsieur", lui répond son interlocutrice. "Non, non pas les eaux anglaises, les eaux françaises, s'il vous plaît pouvez-vous venir vite", supplie-t-il encore, avant que la conversation ne soit coupée. Les retranscriptions de conversations laissent toutefois apparaître que le CROSS a contacté à plusieurs reprises les garde-côtes britanniques. 

"Une enquête judiciaire est en cours", a rappelé le secrétaire d’État et "l’administration a également lancée une enquête interne", a-t-il poursuivi, indiquant que "toute la lumière devra être faite" sur ce drame.

Face à la situation dans la Manche, Hervé Berville a, par ailleurs, annoncé qu’"il y aura dans les prochains jours, les prochaines semaines, le déploiement de deux unités des affaires maritimes supplémentaires pour permettre ces opérations de sauvetage." À ce jour, ce naufrage est le plus meurtrier qu'ait connu la Manche depuis que des migrants tentent la traversée pour rejoindre l'Angleterre.