Alors que le géant chinois Shein fait son entrée au BHV ce mercredi 5 novembre, des députés issus de différents bords politiques ont annoncé la rédaction d'une proposition de résolution qui sera examinée à l'Assemblée nationale, afin d'alerter sur le "péril" que représente ce type de plateformes et de peser pour que des mesures concrètes soient adoptées au niveau européen.
"Un acte politique". C'est ainsi qu'Olivia Grégoire (Ensemble pour la République), ancienne ministre chargée des Entreprises et de la Consommation, a qualifié l'initiative qu'elle défend avec plusieurs de ses collègues députés, afin de porter à l'échelon européen l'alerte face aux dangers et aux dérives de Shein.
Et c'est par le biais d'une proposition de résolution transpartisane, actuellement en cours de rédaction et annoncée ce matin à l'occasion d'une conférence de presse, que plusieurs élus siégeant au sein des groupes Ensemble pour la République, Les Démocrates, Horizons, Droite républicaine, Ecologiste et social, ainsi que Gauche démocrate et républicaine, ou encore LIOT, vont tenter d'influer sur l'action de la Commission européenne par l'intermédiaire du gouvernement français.
Il y a aujourd'hui beaucoup de contrôles sur ces plateformes numériques. Parfois ces contrôles durent deux ans. Ily a des contrôles, mais toujours pas de sanction. Ce n'est pas tolérable. Olivia Grégoire (EPR)
N'ayant pas de valeur législative à proprement parler, une résolution vise à enjoindre le gouvernement à agir, en l'occurrence, à peser auprès des institutions européennes. Olivia Grégoire évoquant entre autres, la nécessité d'"engager soit une mise à jour urgente et ambitieuse de la régulation des plateformes du numérique [au travers] du DSA [Digital Services Act, ndlr], soit peut-être, a minima, l'activation des sanctions qui figurent dans le texte du DSA".
"En commercialisant des gadgets pour pédophiles et des armes de catégorie A, Shein a clairement dépassé la ligne rouge", s'est pour sa part indigné lors de la conférence de presse Romain Eskenazi (Socialistes), président de la mission d'information "sur le contrôle des importations dans le cadre de la politique de réciprocité", qui a confirmé que des responsables de l'entreprise seront auditionnés le 18 novembre à l'Assemblée nationale.
Rapporteur de cette même mission d'information et également présent lors de la conférence de presse, Antoine Vermorel-Marques (Droite républicaine), a annoncé ce mercredi sur X avoir saisi la justice après avoir constaté la vente d'armes de catégorie A, comme des couteaux "zombie" et des poings américains, par la plateforme de commerce en ligne.
La saisine du député a été transmise à la procureure de la République au titre de l'article 40 du code de procédure pénale. "Après ces nouvelles révélations, la question n’est plus où est la limite ? Mais où est la fermeture du site ? La main de l’Etat ne doit pas trembler", a aussi écrit Antoine Vermorel-Marques, dans une interpellation à l'endroit du ministre de l’Economie, Roland Lescure, qui avait brandi la menace d'interdiction de l’accès de la plateforme Shein au marché français à la suite, ces derniers jours, du scandale des poupées pédopornographiques.