Port du voile : Laurent Wauquiez dépose une proposition de loi pour "interdire le voilement des mineures dans l'espace public"

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Laurent Wauquiez, le 2 juillet 2025.
Laurent Wauquiez, le 2 juillet 2025.
par Raphaël Marchal, le Lundi 24 novembre 2025 à 15:00, mis à jour le Lundi 24 novembre 2025 à 15:57

Le groupe Droite républicaine de l'Assemblée nationale a annoncé, ce lundi 24 novembre, le dépôt d'une proposition de loi visant à interdire le port du voile par des mineures dans l'espace public. A l'initiative de ce texte, Laurent Wauquiez écrit que "le voilement de jeunes filles, qui plus est lorsqu’il résulte d’une contrainte ou d’une pression, heurte nos principes les plus fondamentaux". 

"Trop longtemps, notre pays a fait le choix de l’aveuglement et en a payé le prix." Dans une proposition de loi déposée ce lundi 24 novembre à l'Assemblée nationale, Laurent Wauquiez, plaide pour "interdire le voilement des mineures dans l'espace public". "Qu’une enfant ou qu’une jeune fille en vienne à porter un voile est souvent le fait de contraintes et de pressions qui attentent à sa liberté", écrit le président du groupe Droite républicaine dans l'exposé des motifs du texte.

Sa proposition de loi vise à compléter la loi du 11 octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public, en introduisant l’interdiction pour un parent de "contraindre ou d’autoriser sa fille mineure" à porter une "tenue destinée à dissimuler sa chevelure". Les contrevenants s'exposeraient à une amende forfaitaire de 35 euros.

Le chef de file des députés de droite s'appuie notamment sur une enquête - qui a fait polémique - de l'Ifop pour évoquer un "accroissement significatif du port du voile chez les plus jeunes". "Selon cette étude, 44 % des jeunes filles musulmanes, âgées de 15 à 24 ans, portent le voile. Seules 16 % des jeunes filles de moins de 25 ans le portaient en 2003", rapporte Laurent Wauquiez, qui juge "inquiétantes" les motivations invoquées dans l'étude - "ne pas attirer le regard des hommes" arrivant en tête des réponses recueillies.

"Ces réalités, qui mettent en cause l’assimilation républicaine et les valeurs de notre nation, ne peuvent être ignorées", conclut l'élu, pour qui le voilement des jeunes filles "heurte nos principes les plus fondamentaux" : protection de l'enfant, liberté de conscience et égalité entre les femmes et les hommes. "Le voilement d’une enfant revient à instiller dans les jeunes esprits des conceptions aussi éloignées de la civilité française que l’infériorité de la femme ou que sa responsabilité dans l’attirance que la vision de sa chevelure pourrait susciter chez l’homme."

Récemment, la présence d'enfants voilées dans les tribunes du public de l'Assemblée nationale avait suscité la controverse. Reste à savoir si et quand cette proposition de loi sera inscrite à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale. A ce stade, le groupe Droite républicaine n'a pas précisé s'il comptait faire figurer le texte parmi ceux qui seront inscrits au programme de sa journée d'initiative parlementaire, qui aura lieu le 22 janvier prochain dans l'hémicycle.

Sondage sur l'islam : L'Ifop va porter plainte contre Paul Vannier et Bastien Lachaud

Selon une information du Point, publiée ce lundi 24 novembre, l'Ifop va déposer plainte contre les députés Paul Vannier et Bastien Lachaud, deux élus de La France insoumise, qui avaient critiqué l'enquête sur l'islam commandée par la revue Ecran de veille. Selon l'hebdomadaire, les deux élus ont "pris la tête de la fronde contre l'institut" au point "d'exposer" les journalistes et les auteurs de l'étude.

En parallèle, quatre conseils départementaux du culte musulman en France ont porté plainte contre X à la suite de la publication de ce sondage. Ce dernier "viole le principe d'objectivité posé par la loi du 19 juillet 1977 relative à la publication et la diffusion des sondages d'opinion", se "fonde sur des questions orientées" et se "focalise sur des résultats minoritaires mis en avant à des fins polémiques", accusent les avocats Maîtres Raphaël Kempf et Romain Ruiz, dans un communiqué cité par l'AFP.