Dans le cadre d’une audition sur le budget de la Défense, le général François Lecointre a vivement réagi aux propos tenus par l’ancienne otage Sophie Pétronin, récemment libérée.
C’est une interview qui ne passe pas dans l’armée française… Interrogée sur RFI après sa libération le 8 octobre dernier, l’ex-otage Sophie Pétronin est revenue sur l’utilisation du terme de "djihadistes" pour désigner ses ravisseurs : "Appelez-les comme vous voulez, moi je dirais que ce sont des groupes d’opposition armée au régime." Une qualification vivement dénoncée jeudi 15 octobre à l’Assemblée par le chef d’état-major des Armées qui a dit "l’incompréhension, ou l’indignation" suscitée par ces propos au sein de ses troupes. "On ne peut pas comparer" cet ennemi à d’autres groupes armés, a fortiori les troupes françaises, a tenu à rappeler le plus haut gradé de France devant les députés.
"On ne peut pas imaginer que l’armée française aille chercher des otages dans la population civile pour obtenir la libération de soldats", a encore abondé François Lecointre. Le général qui a confirmé qu'en aucun cas la France n'avait été mêlée aux négociations pour la libération des otages d'un côté, des islamistes de l'autre. Certains appartiennent en effet au Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans au Mali (Gsim). Des prisonniers en partie capturés par les forces françaises de l’opération Barkane, au prix de lourds efforts. Soucieux de remobiliser ses troupes le chef d’état-major a insisté sur la détermination de la France à poursuivre sa mission au Sahel : "Nous ne dévions pas de ligne, notre combat reste le même et il est tout aussi légitime qu'il l'était", a-t-il conclu.