Réforme des retraites : "Nous n'avons aucune assurance sur la réalité d'une suspension", déclare Olivier Faure

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Olivier Faure à la sortie de Matignon, le 8 octobre 2025.
Olivier Faure à la sortie de Matignon, le 8 octobre 2025.
par Anne-Charlotte Dusseaulx, le Mercredi 8 octobre 2025 à 12:53, mis à jour le Mercredi 8 octobre 2025 à 12:59

Les dirigeants du Parti socialiste n'ont pas obtenu de garantie sur une éventuelle suspension de la réforme des retraites lors de leur rendez-vous avec Sébastien Lecornu. A leur sortie de Matignon, ce mercredi 8 octobre, ils ont répété leur volonté qu'Emmanuel Macron nomme un Premier ministre de gauche. 

Après plus d'une heure trente passée dans le bureau Sébastien Lecornu à Matignon, les dirigeants socialistes sont revenus devant la presse sur leurs échanges matinaux avec le Premier ministre démissionnaire. "Il faut trouver une issue à cette crise", a déclaré le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, affirmant que les siens étaient "volontaires pour en être les artisans". Selon lui, lors de leur discussion ce mercredi 8 octobre, Sébastien Lecornu "s'est limité à prendre note" des demandes du PS et "a réitéré sa volonté de ne pas utiliser" l'article 49.3 dans de futurs débats parlementaires.

Forcément, la question d'une éventuelle suspension de la réforme des retraites a été évoquée. Dans Le Parisien, daté de ce mercredi, Elisabeth Borne, qui avait portée la loi en 2023, s'est dite favorable à une telle suspension. "Au moment où on se parle, nous n'avons aucune assurance sur la réalité de cette suspension", a indiqué Olivier Faure à la sortie de Matignon. "Personne nous garantit que ce sera le cas", a-t-il ajouté, plaidant pour que ne soit pas décidé "simplement un gel de l'âge légal, mais aussi de l'accélération sur la durée de cotisation". Et de poursuivre : "Cette histoire peut être un leurre complet si ces précisions n'étaient pas apportées".

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Gouverner avec les macronistes ? "Inimaginable"

A ses côtés, le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, Boris Vallaud, a mise en garde contre "une suspension d'apparence". "Nous imaginons qu'il [Sébastien Lecornu] sera le porteur de nos messages auprès du président de la République", a-t-il avancé. Les deux têtes de l'exécutif doivent en effet se retrouver à la fin des consultations du jour, afin de prendre des décisions sur la réponse à apporter à la crise politique. "Nous espérons que le Président, qui a été d'une très grande obstination, puisse entendre ce que veulent les Français", a renchéri son homologue au Sénat, Patrick Kanner. "Oui, ce sujet est pour la suite absolument central", a abondé la maire de Nantes, Johanna Rolland, également présente.

Les cadres socialistes ont aussi rappelé leur volonté de voir nommer un Premier ministre de gauche. "Nous avons dit notre disponibilité pour exercer les responsabilités et pour engager un changement de cap politique", a réaffirmé Boris Vallaud. Quant à Olivier Faure, il a tenu à "couper court à toutes les élucubrations d'un gouvernement commun avec la macronie : c'est inimaginable"