À l'issue du troisième jour de débats consacré à l'index seniors à l'Assemblée nationale, les députés ont rejeté par 256 voix contre 203, l'article deux du projet de réforme des retraites qui y était consacré. Une mise en échec du gouvernement permise par une addition des votes contraires des oppositions, allant de la Nupes au RN, en passant par LR.
Qualifié de "gadget" par certains, pas ou trop peu contraignant pour beaucoup, les députés de l'opposition ont rejeté, dans la nuit du mardi 14 au mercredi 15 février, l'article deux du projet de réforme des retraites, portant sur la création d'un index seniors. Il s'agit du premier revers significatif pour le gouvernement depuis le début de l'examen du texte la semaine dernière. Certains députés de la Nupes ont célébré le résultat du scrutin en entonnant, dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, le chant associé au mouvement des Gilets jaunes, "On est là", avant d'être promptement réprimandés par la présidente de l'institution, Yaël Braun-Pivet.
Les députés ont consacré de longues heures d'examen à cet article deux et voté, lundi 13 février, un amendement transpartisan abaissant le seuil des entreprises concernées par la publication de l'index, de 300 à 50 salariés.
Mais sur fond d'âpres débats relatifs à un autre sujet - la question de la retraite minimale à environ 1.200 euros pour une carrière complète et les interrogations sur le nombre de personnes qui seraient concernées par une telle mesure - les députés des oppositions ont infligé une défaite symbolique au gouvernement. L'article deux ne fait pas partie du coeur de la réforme, mais son rejet illustre le bras de fer en cours et le positionnement stratégique des uns et des autres, alors que dans l'après-midi la Première ministre, Élisabeth Borne, avait fait un pas supplémentaire en direction des Républicains sur les carrières longues.
Lors du scrutin, l'ensemble des votants des groupes de la Nouvelle union populaire écologique sociale, ainsi que ceux du Rassemblement national, ont voté contre l'article deux. Du côté des Républicains 38 députés ont également voté contre, tandis que 6 se sont abstenus. Démonstration que, dans une Assemblée nationale au sein de laquelle le gouvernement ne dispose que d'une majorité relative, l'exécutif aura besoin des voix de droite sur cette réforme, notamment en cas de vote sur l'article 7, qui prévoit le report de l'âge légal de départ en retraite de 62 à 64 ans. Les débats dans l'hémicycle reprendront mercredi 15 février, à 15 heures.