Invité de "Lundi C'est Politique", ce lundi 17 mars sur LCP, le Haut-commissaire au Plan et Commissaire général de France Stratégie, Clément Beaune, a estimé que revenir à 62 ans pour l'âge légal de départ à la retraite ne serait "pas réaliste", tout en disant la nécessité pour le gouvernement de rester "ouvert au dialogue social".
"Ni totem, ni tabou, mais un cadre financier". Telle est la manière dont le nouveau Haut-commissaire au Plan, Clément Beaune, a résumé les enjeux de la réflexion en cours sur les retraites. Alors que son prédécesseur au Plan, aujourd'hui Premier ministre, a fermé la porte, dimanche, à un retour à l'âge légal de départ en retraite à 62 ans, Clément Beaune a abondé dans le même sens que François Bayrou, estimant qu'un tel retour à l'avant-réforme de 2023 "ne serait pas réaliste".
"Nous devrons collectivement et globalement, travailler plus sur les années qui viennent, et pas travailler moins", a-t-il aussi estimé, en invitant cependant le gouvernement à "respecter" le conclave et son "tempo". Et d'ajouter : "Il n'y a pas que le paramètre de l'âge, il y a beaucoup de paramètres que les syndicats ont mis en avant eux-mêmes, sur la pénibilité, l'égalité femmes-hommes, les carrières longues, à mon avis, c'est là-dessus qu'on doit mettre la discussion".
Interrogé sur l'autre grande actualité du moment liée à la guerre en Ukraine, Clément Beaune a plaidé pour une "préférence européenne" en matière de défense, via un accroissement de la production d'armes et une sortie progressive de la dépendance vis-à-vis des Etats-Unis. Sur le plan national, il s'est dit favorable à un service civique universel et "obligatoire", pour recréer le "creuset social" qui se formait au travers du service militaire. Il s'est, en revanche, montré opposé au retour de ce dernier, estimant que "passer d'une armée de métier à une armée de conscrits, ce serait affaiblir notre défense".
Quant à ses ambitions pour Paris, l'ancien ministre n'a ni confirmé, ni contesté, la volonté qui serait la sienne de mener la liste du parti présidentiel Renaissance lors des élections municipales de 2026. "Aujourd'hui je suis Haut-commissaire au Plan, et je compte l'être à plein temps", a-t-il d'abord indiqué, avant de poursuivre en ces termes : "Je souhaite que mon parti politique soit représenté aux élections municipales, et je contribuerai. (...) La campagne, j'y participerai". Sans pour autant préciser à ce stade s'il s'agirait pour lui de briguer l'Hôtel de ville de la capitale, ou de soutenir un autre candidat investi par son camp.