Vapotage : en commission, les députés suppriment la taxe prévue par le gouvernement

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Cigarette électronique vapotage Flickr 22/10/2025
Une cigarette électronique (image d'illustration © Flickr / Ecig Click)
par Raphaël Marchal, le Mercredi 22 octobre 2025 à 15:50

La commission des finances de l'Assemblée nationale s'est opposée, ce mercredi 22 octobre, à la taxation des produits de vapotage, prévue dans le projet de budget 2023 du gouvernement. Plusieurs députés ont souligné la moindre nocivité du vapotage par rapport à la cigarette. Ce vote devra être confirmé lors de l'examen du projet de loi de finances dans l'hémicycle.

Au terme d'un débat sans filtre, les députés de la commission des finances se sont opposés ce mercredi 22 octobre à la mise en place d'une taxe sur les produits de vapotage, que le gouvernement souhaite mettre en place via l'article 23 de son projet de budget pour 2026. Dans la copie gouvernementale, cette taxe doit atteindre 30 centimes par flacon de 10mL pour les produits faiblement nicotinés, et 50 centimes pour les autres, un flacon étant vendu entre 5 et 7 euros.

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"Les cigarettes électroniques, même si elles comportent des risques, sont bien moins nocives que le tabac", a souligné Aurélien Le Coq (La France insoumise), qui a rappelé qu'il s'agissait, pour de nombreux usagers, d'un moyen de ralentir, voire d'arrêter la cigarette classique. L'élu a même vu, dans la mesure gouvernementale, l'ombre du "lobby" du tabac.

Pierre Cazeneuve (Ensemble pour la République) a lui aussi argumenté contre cette taxe, à titre personnel. "J'ai fumé un paquet de clopes par jour, et aujourd'hui je ne fume plus", a-t-il témoigné, insistant sur le fait que le tabac est responsable d'environ 75 000 morts par an en France. "Certes, il y a toujours de la nicotine [dans les cigarettes électroniques], mais c'est un problème d'addiction, plus de santé publique", a-t-il poursuivi, exhibant la vapoteuse posée devant lui.

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Perrine Goulet (Les Démocrates) a, au contraire, estimé que le vapotage pouvait être une "porte d'entrée vers le tabagisme pour les jeunes". Sans compter le risque de dépendance à la nicotine qui reste présent, a indiqué la députée, évoquant "l'impact sur le développement cérébral" et le "risque pour la santé respiratoire". Et de conclure : "C'est très bien de taxer un petit peu ces produits".

Au terme de ce débat, les députés ont adopté un amendement du groupe Droite républicaine qui maintient à un niveau nul la taxation des produits de vapotage pour 2026.

Une victoire toutefois limitée pour le secteur notamment mobilisé via une pétition, dont il revendique la signature par plus de 122 000 personnes. Premièrement parce que ce vote devra confirmé lors de la prochaine étape de la discussion budgétaire qui aura lieu dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale. Deuxièmement parce que le reste de l'article 23, qui prévoit l'interdiction de la vente en ligne des produits de vapotage, a été approuvé par les députés. La vente en ligne représenterait environ 25 à 30 % des ventes en France, selon la filière. Troisièmement parce que l'Union européenne prévoit de toute façon la taxation de ces produits à compter du 1er janvier 2028.

Sachets de nicotine : vers un encadrement plutôt qu'une interdiction ?

Les sachets de nicotine seront-ils ré-autorisés avant même d'avoir été interdits ? Alors qu'ils doivent être bannis du territoire national à partir du 1er mars 2026, comme le prévoit un décret paru en septembre, les députés de la commission des finances ont voté pour encadrer le marché, plutôt que pour l'interdire.

"En interdisant, on aura un marché parallèle qui va exploser", a soutenu Charles de Courson (LIOT). Son amendement prévoit d'interdire les produits les plus concentrés en nicotine, de taxer les autres, d'en limiter la vente aux majeurs et d'autoriser leur commercialisation chez les seuls buralistes.

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