à Arras, Gabriel Attal prône "une nouvelle République" en vue de l'élection présidentielle de 2027

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Gabriel Attal lors de la rentrée de Renaissance à Arras, le 21 septembre 2025.
Gabriel Attal lors de la rentrée de Renaissance à Arras, le 21 septembre 2025.
par Stéphanie Depierre, le Dimanche 21 septembre 2025 à 19:37, mis à jour le Dimanche 21 septembre 2025 à 19:50

Le secrétaire général de Renaissance, Gabriel Attal, a clôturé la rentrée politique de son mouvement ce dimanche 21 septembre à Arras (Pas-de-Calais). Dans un discours d'environ 45 minutes, l'ancien Premier ministre a jeté les bases de son projet de "nouvelle République", en se tournant vers l'élection présidentielle de 2027.

A une demie-heure du début du meeting de la grande rentrée politique de Renaissance, ce dimanche 21 septembre à Arras (Pas-de-Calais), la fanfare chauffe la salle en jouant Les copains d'abord de Georges Brassens. Mais l'ambiance est un peu morose et désunie. Pourquoi ? La composition du gouvernement se fait attendre et le spectre d'une nouvelle censure, voire d'une dissolution, plombent le moral des députés macronistes. Ce week-end, beaucoup ont d'ailleurs préféré rester dans leur circonscription.

En prenant la parole devant 2 500 militants, peu après 15 heures, leur patron, Gabriel Attal, lui regarde plus loin : "Les Français attendent 2027 avec impatience. (...) Moi, je veux faire avancer notre projet vers 2027", lance-t-il. L’ancien Premier ministre d’Emmanuel Macron veut "une nouvelle République" qu’il esquisse en marchant sur une ligne de crête : s’émanciper du président de la République, sans renier leur bilan commun.

"Nous ne sommes plus en 2017, ni en 2022", déclare alors Gabriel Attal, qui préside aujourd'hui le groupe Ensemble pour la République (EPR) à l'Assemblée nationale. "Ce besoin de changement profond, je l'assume et je le dis clairement, c'est ni contre quelque chose ni contre quelqu'un", poursuit-il.

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Une manière de rassurer une partie de son camp. Au vu des déclarations de son entourage à la presse, ce dimanche, plusieurs cadres du parti s’inquiètent d’une trop grande prise de distance avec Emmanuel Macron. Une députée et ancienne ministre ne cache pas sa colère auprès de LCP : "Cela crée une fracture (au sein du parti). J'ai beaucoup de critiques à l'endroit du président de la République mais n'est pas le bon moment pour se lancer dans l'inventaire."

Il veut un système de retraites basé sur la durée de cotisation

Ce dimanche après-midi, seuls une vingtaine de députés EPR et trois ministres – Gérald Darmanin (Justice), Agnès Pannier-Runacher (Transition écologique), qui sont montés à la tribune avant Gabriel Attal, et Patricia Mirallès (Anciens combattants) – ont assisté au discours de leur chef. Aurore Bergé (Egalité entre les femmes et les hommes) et Eric Lombard (Economie), croisés plus tôt dans les allées, ne sont pas restés. Élisabeth Borne, la ministre démissionnaire de l'Education, pourtant numéro 2 du parti, n'est pas venue. Une "consigne a été donnée en haut niveau de ne pas assister au discours", affirme un dirigeant de Renaissance.

Sous les cris de "Attal président" lancés par des jeunes macronistes, le numéro 1 de Renaissance défend un système de retraites basé sur la durée de cotisation et non plus sur l'âge, à nouveau l’interdiction du voile pour les jeunes filles ou encore un permis à point pour l’immigration. Il prône aussi une "Ve république du XXIe siècle" en baissant le nombre de parlementaires et d’élus, en supprimant un échelon de collectivités locales et en ayant recours à des référendums.

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Mais avant de songer à l'élection présidentielle de 2027, il faut trouver une issue à la crise politique actuelle. "Après un an et demi d’échecs, plus personne n’a droit à l’erreur surtout pas nous", insiste Gabriel Attal, qui appelle à "cesser de croire à l’homme providentiel" et à "accepter de partager le pouvoir", car "nous sommes le dernier pays d’Europe à fonctionner comme ça".

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Pour l’instant, malgré les discussions en cours à Matignon, Gabriel Attal continue à défendre la réforme Borne et à dire non à la taxe Zucman. Il l'assure, il promet néanmoins d’aider "Sébastien Lecornu à réussir". Le nouveau Premier ministre n'a fait qu'un bref passage vendredi soir à la rentrée de son parti à Arras. Devant les parlementaires, Sébastien Lecornu a appelé à être "beaucoup plus offensifs dans la défense de notre bilan avec le président de la République", tout en étant "plus humbles sur ce que nous n'avons pas réussi depuis huit ans". Avec une mise en garde, selon un participant : "Le pays change, si on ne montre pas que nous changeons nous aussi, ce sont les Français qui nous changeront."