Audiovisuel public : feu vert à la création de la commission d'enquête voulue par Eric Ciotti (UDR)

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Charles Alloncle, le 21 octobre 2025.
Le député UDR Charles Alloncle, le 21 octobre 2025.
par Anne-Charlotte Dusseaulx, le Mardi 21 octobre 2025 à 20:30

La proposition de résolution tendant à la création d'une commission d'enquête "sur la neutralité, le fonctionnement et le financement de l’audiovisuel public", souhaitée par le président du groupe Union des droites pour la République, Eric Ciotti, a été jugée recevable ce mardi 21 octobre à l'Assemblée nationale. 

La commission des affaires culturelles et de l'éducation de l'Assemblée nationale a jugé recevable, ce mardi 21 octobre, la proposition de résolution tendant à la création d'une commission d'enquête "sur la neutralité, le fonctionnement et le financement de l’audiovisuel public", souhaitée par le président des députés de l'Union des droites pour la République, Eric Ciotti, dans le cadre du droit de tirage annuel de son groupe politique. 

Ce texte est "juridiquement recevable", a considéré le rapporteur Charles Alloncle (UDR), après avoir listé les critères qui permettent la création d'une commission d'enquête. Eric Ciotti avait annoncé vouloir demander la création de cette commission début septembre, à la suite de la diffusion d'extraits d'une conversation, captée à leur insu, entre deux journalistes (Thomas Legrand et Patrick Cohen) et deux responsables du Parti socialiste (Pierre Jouvet et Luc Broussy). 

A l'instar de Céline Calvez (Ensemble pour la République), plusieurs groupes ont mis en garde contre un éventuel "dévoiement" de cette commission d'enquête, qui "ne saurait être dévoyée en un tribunal médiatique, mais se doit de devenir un instrument de clarté et de progrès". "Nous formons le vœu que cette commission ne soit pas réduite à une succession de happenings entretenus par la recherche du buzz, mais qu'elle serve véritablement à abonder sur le fond notre analyse", a quant à elle espéré Frédérique Meunier (Droite républicaine).

"Cette commission d'enquête ne doit pas être dévoyée, pas devenir un instrument de règlements de comptes, un spectacle médiatique, encore moins un tribunal politique", a abondé Jérémie Patrier-Leitus (Horizons).

Le parallèle avec "l'empire" de Vincent Bolloré

A gauche, tous les orateurs ont critiqué l'attitude de l'extrême droite qui "n'accepte le pluralisme que lorsqu'il lui est soumis" et dont la demande de création de commission d'enquête "s'apparente plus à une mise en accusation politique", selon les mots d'Emmanuel Grégoire (Socialistes), qui a déploré "une attaque contre un pilier de la République". "Votre obsession vise à faire s'éteindre toutes voix un tant soit peu de gauche sur l'audiovisuel et vous n'êtes pas capable d'admettre que Vincent Bolloré a décidé de faire de son empire médiatique une machine de guerre au service exclusif de votre famille politique", a renchéri Aurélien Saintoul (La France insoumise).

Répondant aux critiques, le député et rapporteur du texte visant à créer la commission d'enquête, Charles Alloncle (Union des droites pour la République), a assuré qu'"aucune conclusion n'est faite avant même la formation de cette commission d'enquête" et que son groupe "sera dans une démarche (...) de vérification". 

Prochaine étape : la désignation d'un rapporteur et d'un président. La commission aura ensuite six mois pour mener ses travaux.