Le Bureau de l'Assemblée nationale s'apprête à auditionner, ce mercredi 9 avril, Rémi Schenberg pour le poste de Déontologue du Palais-Bourbon. Avant de rejoindre la Cour des comptes en 2021, celui-ci a effectué une grande partie de sa carrière à l'Assemblée, où il a notamment été directeur général des services législatifs.
Le deuxième essai sera-t-il le bon ? Après l'échec de l'ex-députée socialiste Cécile Untermaier, dont la candidature jugée trop politique avait été repoussée par le Bureau de l'Assemblée nationale en janvier, c'est un tout autre profil qui est pressenti pour devenir le nouveau Déontologue du Palais-Bourbon. Il s'agit de Rémi Schenberg, qui connaît très bien la maison et son fonctionnement interne, puisqu'il a notamment été directeur général des services législatifs de l'Assemblée de 2016 à 2021. Actuellement en poste à la Cour des comptes, il sera auditionné, ce mercredi 9 avril au matin, dans le cadre de la procédure de nomination prévue pour accéder à la fonction de déontologue.
La présidente de l'Assemblée, Yaël Braun-Pivet, a proposé ce nom après que Rémi Schenberg a été pré-auditionné par deux vice-présidents de l'institution, indique l'AFP. Si le Bureau (la plus haute instance collégiale du Palais-Bourbon, composée de 22 députés) valide sa candidature, il remplacera le sortant Jean-Eric Gicquel, dont le mandat est arrivé à son terme avec le changement de législature. Ce dernier présentera, également ce mercredi, son rapport annuel pour l'année 2024 (celui de 2023 est à consulter ici).
Le profil de Rémi Schenberg est en tout cas bien différent de celui de Cécile Untermaier, qui venait de perdre son mandat de députée de Saône-et-Loire lors des législatives anticipées. Lui, a fait une grande partie de sa carrière comme fonctionnaire de l'Assemblée nationale, où il a gravi les échelons : administrareur, conseiller au secrétariat de la commission des lois, chef de division au service de la communication, directeur du service de la séance, directeur général des services législatifs… Un poste auquel il a accédé alors que Claude Bartolone était président de l'Assemblée. A ce titre, on a pu le voir guider les présidents de séance au Perchoir (ici, ou encore ici).
Puis, en janvier 2021, il a été nommé Conseiller maître en service extraordinaire à la Cour des comptes par décret signé du Premier ministre de l'époque Jean Castex. "Notre nouveau collègue nous vient de l’Assemblée nationale, où il occupait jusqu’à présent les importantes fonctions de directeur général des services législatifs. Il a débuté sa carrière à l'Assemblée en 1985", avait déclaré le président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, en accueillant Rémi Schenberg à sa première audience solennelle en février 2021. "Il rejoindra la deuxième chambre qui profitera de sa très riche expérience législative et parlementaire, qui j’en suis sûr sera précieuse pour la Cour toute entière", avait-il ajouté.
Son arrivée comme déontologue de l'Assemblée, si elle est validée, serait donc un retour aux sources pour Rémi Schenberg. Le déontologue, dont l’institution a décidé de se doter en 2011, a plusieurs missions : celle de conseil à l'égard des députés en matière de conflits d'intérêts ; une mission de contrôle de l'utilisation des frais de mandat et de conseil sur la règlementation applicable en la matière ; une mission de contrôle des représentants d’intérêt ; une mission de contrôle des emplois familiaux ; une mission de conseil des collaborateurs et des personnels de service sur des questions d'ordre déontologique et un rôle en matière de harcèlement moral ou sexuel.