Législatives 2022 : les chiffres-clés du second tour

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Une urne dans un bureau de vote (Hans Lucas/AFP)
par Nithya PaquiryJason Wiels, le Jeudi 16 juin 2022 à 16:00, mis à jour le Jeudi 16 juin 2022 à 19:23

Candidats restants en lice par alliances et par partis, nombre de duels et configurations, triangulaires, candidats élus dès le premier tour ou assurés de l'être au second... Voici les chiffres à retenir en vue du second tour des législatives.

Deux alliances largement en tête du 1er tour

Au coude à coude à l’échelle nationale, la coalition présidentielle (Ensemble) et l’union des gauches (Nouvelle union populaire écologique et sociale) sont arrivées en tête du premier tour avec respectivement 25,7% et 25,8% des voix. Mais au-delà des scores nationaux, les législatives se décomposent en 577 élections : au niveau des circonscriptions, 417 candidats Ensemble sont encore en lice pour le second tour, tandis que la Nupes est présente dans 380 circonscriptions, selon les chiffres publiés par le ministère de l’Intérieur.

Ensemble : le détail des 417 candidats encore présents

LaREM : 288 candidats toujours en lice

La République en marche (qui devrait changer de nom pour devenir Renaissance après les élections) comptait 400 candidats au premier tour. Il en reste 288 au second, soit un peu plus que les 266 députés qui siègent actuellement à l'Assemblée avec cette étiquette. 

La formation politique d’Emmanuel Macron est arrivée en tête dans 134 circonscriptions, avec notamment plusieurs membres du gouvernement en ballotage favorable, à commencer par la Première ministre, Elisabeth Borne, qui a réalisé un score de 34, 32% dans la 6e circonscription du Calvados. Mais ce n’est pas la seule à se démarquer par un bon score au premier tour : le ministre de l’Action et des comptes publics Gabriel Attal, a obtenu 48,06% des voix dans la 10ème circonscription des Hauts-de-Seine. En ballotage favorable également : le ministre chargé des Relations avec le Parlement Olivier Véran (40,05%, 1re circonscription de l'Isère), le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin (39,11%, 10e circonscription du Nord), la porte-parole du gouvernement Olivia Grégoire, (39,51%, 12e circonscription de Paris), le ministre des Solidarités Damien Abad (33,38%, 5e circonscription de l’Ain). Bien qu’arrivé premier avec un score de 30,16%, le président du groupe LaREM à l'Assemblée nationale, Christophe Castaner ne distance, quant à lui, son adversaire de la Nupes que d’une courte tête : 300 voix le séparent de Léo Walter (29,30%) dans la 2e circonscription des Alpes-de-Haute-Provence.

Trois ministres sont, eux, en ballotage plus ou moins défavorable, après être arrivés derrière des candidats de la Nupes au premier tour. Pourraient ainsi être amenés à démissionner en cas d’échec : la ministre de la Transition écologique, Amélie de Montchalin, dans la 6e circonscription de l'Essonne, le ministre délégué chargé de l'Europe, Clément Beaune, dans la 7e circonscription de Paris, et le ministre de la Transformation et de la Fonction publique, Stanislas Guerini, dans la 3e circonscription de Paris.

MoDem : 87 candidats passent la barre du 1er tour

À l’issue du premier tour, le MoDem est encore présent dans 87 des 110 circonscriptions qu’il avait investies. Et 35 des candidats du parti de François Bayrou sont arrivés premiers. Au sein de l'Assemblée sortante, 57 députés MoDem siègent dans l'hémicycle.

Parmi les candidats en position favorable, se trouvent le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, arrivé en tête au premier tour (31,97%) dans la 1re circonscription du Loir-et-Cher, la secrétaire d’État chargée de la Mer, Justine Benin (31,31%), dans la 2e de Guadeloupe, mais également l'ancienne ministre déléguée aux Anciens combattants, Geneviève Darrieussecq (33,39%), dans la 1re circonscription des Landes.

Par ailleurs, quelques candidats se retrouvent dans des situations moins aisées pour le second tour. C’est le cas du président du groupe à l'Assemblée nationale, Patrick Mignola, arrivé deuxième (26,21%) derrière le candidat de la Nupes Jean-François Coulomme (34,45%), dans la 2e circonscription de Savoie. De même, Jean-Louis Bourlanges pourtant en tête avec (30,08%) dans la 12e des Hauts-de-Seine, n’a que 600 voix d'avance sur son adversaire de la Nupes, Cathy Thomas (29,72%).

Horizons : 42 représentants confirmés au 2e tour

Pour Horizons, le parti récemment créé par Edouard Philippe, qui avait présenté 58 candidats, les choses se présentent plutôt bien. 42 représentants se retrouvent au second tour. Le parti de l'ancien Premier ministre, qui présente des candidats pour la première fois à une élection, est en tête dans 24 circonscriptions. 

L’un de ses candidats est le seul issu de la majorité présidentielle à avoir été élu dès le 1er tour : Yannick Favennec-Bécot a obtenu un score de (57,13%) dans la 3e circonscription de Mayenne le 12 juin. En revanche, dans la 18e de Paris, Pierre-Yves Bournazel (35,57%) est en mauvaise posture face au candidat de la Nupes, Aymeric Caron (45,05%).

Nupes : le détail des 380 candidats encore présents

LFI : 4 députés élus, 216 candidats en lice 

Profitant de l'impulsion donnée par Jean-Luc Mélenchon sur la lancée de l'élection présidentielle, La France insoumise est la formation de gauche qui a investi le plus grand nombre de candidats (326 circonscriptions) sous les couleurs de la Nupes au premier tour. Au sein de cette alliance, elle est aussi la mieux représentée en nombre au second avec 216 candidats. 

Déjà, plusieurs candidats ont gagné ou conservé leur place : Danièle Obono (57,07%, 17e circonscription de Paris), Sarah Legrain (56,51%, 16e circonscription de Paris), Sophia Chikirou (53,74%, 6e circonscription de Paris) et Alexis Corbière (62,94%, 7e circonscription de Seine-Saint-Denis).

Et un grand nombre de cadres du parti ont obtenu de très bons scores mais n'ont pas été élus, même quand ils sont dépassé la barre des 50%, en raison d'un nombre de votants insuffisant : Bastien Lachaud (59,04%, 6e circonscription de Seine-Saint-Denis), Aurélie Trouvé (54,84%, 9e circonscription de Seine-Saint-Denis), Éric Coquerel (53,81%, 1re circonscription de Seine-Saint-Denis), Adrien Quatennens (52,05%, 1re circonscription du Nord), Clémentine Autain (46,15%,11e circonscription du Nord) ou encore Ugo Bernalicis (43,49%, 2e circonscription du Nord) et François Ruffin (40,09%, 1re circonscription de la Somme).

EELV et les écologistes : 76 candidats au second tour

Après LFI, Europe Ecologie - Les Verts pour l'essentiel, ainsi que divers partis écologistes (Gs, GE, LND) signataires de l'accord de la Nupes, sont encore présents dans 76 des 100 circoncriptions dans lesquels ces formations avaient investi des candidats au premier tour. 

Plusieurs personnalités ont réalisé de bons scores, comme Julien Bayou et Sandrine Rousseau qui rassemblent respectivement 48,88% et 42,90% des suffrages dans les 5e et 9e circonscription de Paris. Mais également Eva Sas (41,7%, 8e circonscription de Paris), Cédric Villani (38,20%, 5e circonscription de l’Essonne) et Sandra Regol (38,07%, 1re circonscription du Bas-Rhin).

PS : des qualifiés dans 52 circonscriptions

Le Parti socialiste avait présenté 70 candidats sous la bannière Nupes (contre 577 candidats labellisés PS en 2017) et est encore présent dans 52 circonscriptions pour le second tour. Lors de la législature qui s'achève, le groupe Socialistes comptait 28 élus au Palais-Bourbon. 

Plusieurs figures du groupe sortant sont en bonne position avant le scrutin du 19 juin. C’est notamment le cas du premier secrétaire du parti Olivier Faure (46,90%, 11e circonscription de Seine-et-Marne), de Guillaume Garot (49,62%, 1re circonscription de la Mayenne), de Christine Pirès-Beaune (41,84%, 2e circonscription du Puy-de-Dôme), ainsi que de Boris Vallaud (40,16%, 3e circonscription des Landes). Jérôme Guedj (38,31%) qui affronte Amélie de Montchalin dans la 6e circonscritption de l'Essonne pourrait, quant à lui, faire son retour à l'Assemblée en cas de victoire après avoir déjà siégé en tant que suppléant lors du quinquennat de François Hollande. 

PCF : 32 candidats encore en lice

Du côté du PCF, sur les 50 candidats qui se sont présentés sous l’étiquette Nupes, 32 se sont qualifiés pour le second tour. Dans l'Assemblée sortante, le groupe Gauche démocrate et républicaine comptait tout juste 15 députés (pas tous communistes), le seuil minimum pour constituer un groupe politique. 

Plusieurs personnalités du parti sont en ballotage favorable à l'issue du premier tour. Ainsi, l’ex-candidat à la présidentielle, Fabien Roussel, qui réalise un score de 34,13% dans la 20e circonscription du Nord, ainsi que l’actuel président du groupe à l’Assemblée nationale, André Chassaigne, qui s’est qualifié dans la 5e circonscription du Puy-de-Dôme avec un score de 49,13%. D'autres sortants pourraient être aisément réélus : Stéphane Peu (62,85%, 2e circonscription de Seine-Saint-Denis), Elsa Faucillon (54,26% 1re circonscription des Hauts-de-Seine) et Sébastien Jumel (37,66%, 6e circonscription de Seine-Maritime).

Le Rassemblement national encore présent dans 208 circonscriptions 

Traditionnellement difficiles pour le RN, les élections législatives offrent un mode de scrutin peu favorable au parti de Marine Le Pen qui manque souvent de réserves de voix au second tour. Cette fois, avec 208 candidats qualifiés et même 110 qui sont sortis en tête du premier tour, le Rassemblement national semble pouvoir sérieusement envisager de former un groupe, plus ou moins conséquent, à l'Assemblée, ce qui lui donnera davantage de moyens et de temps de parole lors des débats pour se faire entendre. 

Les Républicains et l'UDI : 76 candidats encore en course 

Après l'échec de Valérie Pécresse, qui a obtenu moins de 5% à l'Assemblée nationale, la droite républicaine va perdre un certain nombre de sièges alors que 100 députés LR et 19 députés UDI étaient présents dans l'Assemblée sortante. Malgré le traumatisme de la présidentielle, LR et l'UDI, qui s'étaient coordonnés pour accordre les investitures au premier tour, espèrent cependant sauver ce qui peut l'être avec des candidats qualifiés pour le second tour dans 76 circonscriptions. 

276 duels Ensemble contre Nupes

Il y aura 276 face à face entre la coalition présidentielle et l'alliance de gauche dimanche 19 juin. Le Rassemblement national affrontera Ensemble dans 108 duels, et la Nupes dans 61 duels. Enfin, Les Républicains seront face à des candidats RN dans 25 circonscriptions, des candidats Nupes dans 25 autres, et des candidats Ensemble dans 18 cas. À noter que 6 duels Nupes auront lieu contre un autre candidat classé divers gauche, la plupart du temps dissident de l'alliance.

Sept triangulaires

A l'issue du premier tour, huit triangulaires étaient possibles au second. Il n'y en aura finalement que sept. Dans la 1re circonscription du Lot-et-Garonne, Maryse Combres (Nupes) s'était qualifiée en troisième position, mais elle a annoncé qu’elle retirait sa candidature. Elle avait recueilli 26,21 % des suffrages derrière le candidat du RN, Sébastien Delbosq (27,87 %), et celui d'Ensemble, Michel Lauzzana, arrivé en tête avec une courte avance (29,64 %). La candidate de la Nupes, tendance écologiste, a dit ne pas vouloir "prendre le risque de laisser un député d'extrême droite entrer à l'Assemblée nationale". Ce sera le seul exemple de front républicain concrètement mis en pratique.

Sur les sept triangulaires restantes, quatre circonscriptions verront s'affronter les blocs Nupes-Ensemble-RN (2e de Lot-et-Garonne, 3e de Dordogne, 2e du Tarn, 2e de la Nièvre). Arrivé en troisième position dans la 2e du Lot-et-Garonne, le député sortant Alexandre Freschi a décidé de maintenir sa candidature, mais Ensemble lui a retiré l'investiture et a appelé à voter pour son adversaire Nupes, Christophe Courregelongue, afin de faire battre la représentante du RN, arrivée en tête du 1er tour (30,55%).

Dans les 2e et 3e circonscriptions des Hauts-de-Seine, le match du second tour opposera des élus LR, Nupes et Ensemble. Enfin, dans la 2e circonscription du Lot, les électeurs auront le choix entre Thierry Grossemy (Nupes), Huguette Tiegna (Ensemble) et Christophe Proença (dissident socialiste), alors que tous ont fait environ 23% des voix.

Trois députés sûrs de gagner

En plus des cinq députés élus dès le premier tour (quatre Nupes, un Ensemble), trois candidats seront seuls en lice au second tour, ce qui leur assure de fait la victoire. La raison ? L'écart de voix est tellement grand au premier tour avec leurs adversaires arrivés seconds que ces derniers ont préféré jeter l'éponge. Ces trois futurs députés, tous de gauche, sont Clémentine Autain (4e circonscription de Seine-Saint-Denis) et Soumya Bourouaha (11e de Seine-Saint-Denis) pour LFI, et Elie Califer (4e de Guadeloupe) pour le PS.

A voir. La carte des résultats du premier tour

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