Une pétition contre la loi Duplomb, déposée sur la plateforme de l'Assemblée nationale la semaine dernière, a recueilli plus de 215 000 signatures, ce vendredi 18 juillet après-midi. Si elle dépasse 500 000 signataires, elle pourrait faire l'objet d'un débat en séance publique.
Y aura-t-il un nouveau débat sur la loi Duplomb dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale ? Alors que le texte a été définitivement adopté par le Parlement au terme d'un parcours heurté, marqué par un rejet à front renversé du texte à l'Assemblée nationale en première lecture, une pétition demandant son abrogation a été déposée sur la plateforme dédiée de l'Assemblée nationale, le 10 juillet dernier. Huit jours après son dépôt, la pétition a atteint les 215 000 signataires.
Elle a déjà franchi un premier palier symbolique au bout de trois jours d'existence, celui des 100 000 signataires, ce qui a permis sa mise en ligne sur le site de l'Assemblée nationale, pour plus de visibilité. Si elle dépasse les 500 000 signatures, issues d'au moins 30 départements ou collectivités d'outre-mer, la Conférence des présidents pourra également décider d'organiser un débat dans l'hémicycle du Palais-Bourbon.
La pétition a été déposée par Eleonore Pattery, une étudiante de 23 ans en master Qualité, Sécurité, Environnement / Responsabilité Sociétale des Entreprises. "La Loi Duplomb est une aberration scientifique, éthique, environnementale et sanitaire. Elle représente une attaque frontale contre la santé publique, la biodiversité, la cohérence des politiques climatiques, la sécurité alimentaire, et le bon sens", écrit la jeune femme dans le texte de la pétition.
La proposition de loi "visant à "lever les contraintes à l'exercice du métier d'agriculteur", dite "loi Duplomb", contient une mesure particulièrement controversée : la réintroduction à titre dérogatoire et sous conditions de l'acétamipride, un insecticide de la famille des néonicotinoïdes, Cette mesure, devenue totémique, a été largement dénoncée par les groupes de gauche lors de l'examen du texte à l'Assemblée nationale. Ces derniers ont d'ailleurs saisi le Conseil constitutionnel. Le texte n'a donc pas encore été promulgué, dans l'attente de la décision des Sages de la rue de Montpensier.
Ce n'est pas la première fois qu'une pétition déposée sur la plateforme de l'Assemblée nationale recueille un tel succès. En avril 2023, un texte demandant l'abrogation des brigades de répression de l'action violente motorisée (BRAV-M) avait dépassé les 260 000 signatures. Classée par la commission des lois, elle n'avait toutefois pas pu dépasser ce palier, ni faire l'objet d'un débat en séance publique.