Les réactions se sont multipliées, ce vendredi 18 décembre, après l'échec de la commission mixte paritaire (CMP) sur le projet de loi de finances pour 2026. Dans l'attente de nouvelles discussions budgétaires en début d'année prochaine, une loi spéciale devrait rapidement être présentée et adoptée pour assurer la continuité du fonctionnement de l’État.
Ils n'ont pas trouvé d'accord, ce vendredi matin, en commission mixte paritaire. D'entrée de jeu, au cours d'une CMP qui n'a duré qu'une heure, les sept députés et sept sénateurs chargés d'essayer de trouver un compromis entre l'Assemblée et le Sénat sur le projet de loi de finances de l'Etat ont acté qu'ils n'y parviendraient pas.
"Nous aurions pu aboutir" au sein de cette instance de discussion, mais sans être "assurés que le texte (...) aurait pu avoir le vote positif de l'Assemblée nationale et du Sénat", a expliqué le rapporteur général du budget au Palais-Bourbon, Philippe Juvin (Droite républicaine), aux journalistes à l'issue de la réunion (voir la vidéo en tête d'article).
"Nous avons rapproché les points de vue", a déclaré son homologue du Palais du Luxembourg, Jean-François Husson (Les Républicains), estimant que "ce qui a manqué c'est d'avoir un point d'atterrissage éclairé par le gouvernement".
Le président des députés Les Démocrates, Marc Fesneau, a pour sa part considéré que "les conditions n'étaient pas réunies pour qu'il y ait un accord". "Il y a sans doute des jeux de postures politiques, des jeux [faisant suite à] ce qu'il s'est passé sur le PLFSS, cest-à-dire le compromis ne peut pas se faire sur le PLF, le fait aussi qu'un certain nombre de forces politiques, plutôt sur la gauche, aient annoncé par avance qu'ils ne voteraient pas les lectures définitives d'une CMP puisqu'ils étaient dans l'opposition", a-t-il notamment expliqué.
Juste après l'échec de la CMP, le président de la commission des finances de l'Assemblée, Eric Coquerel (La France insoumise), a reproché au gouvernement "de se défausser" sur le Parlement. "La responsabilité première de l'échec que nous avons aujourd'hui, elle n'est pas celle des deux rapporteurs, elle n'est pas celle des deux assemblées, elle est celle de l'exécutif", a-t-il affirmé.
Le député Philippe Brun (Socialistes) a, quant à lui, "déploré" l'échec de la CMP. "Nous avons la conviction qu'un compromis était possible sur ce budget, c'est un triste jour pour la démocratie parlementaire", a-t-il regretté, tout en accusant "la droite sénatoriale" de "prendre en otage le budget de la France". Et d'ajouter : "Nous sommes le 19 décembre, nous avions tout le temps disponible devant nous pour voter un budget avant le 31 décembre". "L'intransigeance de la droite sénatoriale coûte cher", a renchéri le président du groupe Socialistes, Boris Vallaud, sur X.
Cette CMP était un "moment pathétique", a fustigé le député Jean-Philippe Tanguy (Rassemblement national). "L'alliance socialo-macroniste et LR est incapable de résoudre la crise qu'ils ont eux-mêmes provoquée", a-t-il lancé, concluant : "On a encore perdu trois mois".
Après l'échec de la réunion d'aujourd'hui, les discussions budgétaires reprendront en début d'année prochaine. En attendant, comme l'an dernier, le gouvernement va devoir présenter une loi spéciale qu'il faudra ensuite faire voter par le Parlement dans les prochains jours.
Ce texte - qui n'est qu'un sous-budget partiel et provisoire - permettra d'assurer la continuité de l'Etat et le fonctionnement du pays à partir du 1er janvier, jusqu'à ce que la France puisse être dotée d'une loi de finances 2026 en bonne et due forme.