Emmanuel Macron a nommé Sébastien Lecornu à la fonction de Premier ministre. Un choix vivement critiqué par les oppositions qui dénoncent la nomination d'une personnalité qui incarne plus la continuité que la rupture avec la politique menée ces dernières années. Les responsables des partis qui soutenaient le gouvernenement Bayrou ont, au contraire, réagi positivement à l'arrivée du ministres des Armées sortant à Matignon.
Cette fois, Emmanuel Macron n'a pas tardé. Ce mardi 9 septembre, peu avant 20 heures, un communiqué de l'Elysée a annoncé la nomination de Sébastien Lecornu, ministre des Armées depuis 2022, à Matignon. Le jour-même, François Bayrou avait officiellement présenté sa démission au chef de l'Etat.
"Le Président tire la dernière cartouche du macronisme, bunkerisé avec son petit carré de fidèles", a rapidement réagi Marine Le Pen, qui évoque "d'inéluctables futures élections législatives". "Comment un fidèle du Président pourrait-il rompre avec la politique qu’il conduit depuis huit ans ?", a pour sa part écrit sur X le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, pour qui "la devise d'Emmanuel Macron" est "on ne change pas une équipe qui perd".
Sur le plateau de LCP, le député Gaëtan Dussausaye (RN) a dénoncé un "syndrôme de l'entre-soi" avec la nomination de Sébastien Lecornu.
Pas de quoi satisfaire non plus la gauche, et en premier lieu le Parti socialiste, qui avait fait acte de candidature sur la base de ses propositions. "Avec la nomination de Sébastien Lecornu à Matignon, Emmanuel Macron s'obstine dans une voie à laquelle aucun socialiste ne participera", a critiqué la formation dirigée par Olivier Faure dans un communiqué, publié dans la soirée.
"C'est une véritable provocation, une offense aux électeurs, mais c'est aussi une provocation vis-à-vis de l'Assemblée nationale, on prend l'un des plus proches du Président", a déclaré sur le plateau de LCP, le député Arthur Delaporte (PS).
Sans surprise, les réactions sont similaires chez les écologistes et les insoumis. "Toujours plus loin… La réponse dans la rue. Demain", a écrit sur X, avant même l'annonce officielle, la secrétaire nationale des Ecologistes, Marine Tondelier.
"La même politique pour les riches, minoritaire à l'Assemblée et dans le pays", a dénoncé la présidente du groupe de La France insoumise, Mathilde Panot, qui dénonce une "provocation". "Nous le censurerons !", ajoute-t-elle. "Seul le départ de Macron lui-même peut mettre un terme à cette triste comédie du mépris du Parlement, des électeurs et de la décence politique", a, lui, commenté Jean-Luc Mélenchon.
Qu'en pensent les cadres du "socle commun", qui soutenaient le gouvernement Bayrou ? "Tous mes voeux de succès" à Sébastien Lecornu, a réagi le président du groupe Ensemble pour la République, Gabriel Attal. Et le chef de file du parti présidentiel de souligner : "Il est essentiel que les forces politiques se mettent autour de la table pour donner un budget à la France, assurer une stabilité pour les 18 prochains mois, et garantir le respect de l’ordre dans notre pays".
"Je félicite Sébastien Lecornu pour sa nomination. Je connais ses qualités et son engagement", a également écrit la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet.
Invité au 20 Heures de TF1, le leader d'Horizons, Edouard Philippe, a estiméque le nouveau Premier ministre avait "les qualités" pour "discuter" et pour "trouver un accord" avec les autres partis.
A la sortie d'un bureau politique des Républicains, le président du parti et ministre de l'Intérieur sortant, Bruno Retailleau, s'est "félicité" que le nouveau Premier ministre ne soit pas "un socialiste". "Après, je sais que pour lui, la tâche va être rude", a-t-il ajouté, tout en souhaitant "travailler à un projet" avec Sébastien Lecornu.
"Je lui souhaite de réussir pour la France" a, quant à elle, réagi Valérie Pécresse. La présidente LR de la Région Ile-de-France appelant Sébastien Lecornu à "trouver un accord de non-censure au Parlement" et à "proposer à LR un contrat de gouvernement qui tienne compte de notre demande de remise en ordre dans les comptes, dans les rues et à nos frontières".