Retraites : François Bayrou salue des "avancées" et donne rendez-vous au Parlement à l'automne

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François Bayrou
par Anne-Charlotte Dusseaulx, le Jeudi 26 juin 2025 à 18:53

Trois jours après la fin sans accord du "conclave" sur les retraites, mis en place après son arrivée à Matignon pour éviter le vote de la censure par les socialistes, François Bayrou a tenté ce jeudi 26 juin de reprendre la main sur le dossier. Lors d'une conférence de presse, le Premier ministre a listé des "avancées" et s'est engagé à les porter devant le Parlement à l'automne. Pas de quoi dissuader les députés PS de défendre la motion de censure qu'ils ont déposée un peu plus tôt dans la journée. 

Après avoir rencontré ces derniers jours les organisations syndicales (CFDT, CFE-CGC et CFTC) et patronales (Medef et CPME) qui avaient participé jusqu'au bout au "conclave" sur les retraites, qui s'est terminé lundi soir sans qu'aucun accord, même partiel, ne soit conclu, François Bayrou a pris la parole, ce jeudi 26 juin, à Matignon pour faire état d'"avancées", se disant "impressionné par les progrès" réalisés lors de ces négociations.

Listant ces avancées, le Premier ministre a évoqué la volonté d'"améliorer sensiblement et immédiatement les retraites des femmes (...) ayant eu des enfants". Il a également annoncé qu'un compromis avait été trouvé pour diminuer l'âge de départ en retraite à taux plein de 67 ans à 66 ans et demi. Sur la question de la pénibilité, principal point d'achoppement entre partenaires sociaux, François Bayrou a également parlé d'un "compromis", selon lui, "à portée de main". 

A défaut d'accord global, ou de texte de loi même partiel déposé dans la foulée du "conclave", le chef du gouvernement s'est dit prêt à intégrer des "dispositions de compromis" dans le prochain budget de la Sécurité sociale, qui sera examiné au Parlement à l'automne. 

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Une motion de censure socialiste "un peu baroque"

Interrogé sur la motion de censure déposée un peu plus tôt dans la journée par les députés socialistes, François Bayrou a estimé qu'ils étaient "entrés dans le problème avec la certitude qu'on échouerait" et qu'il "n'y aurait pas de texte proposé au Parlement". Désormais, "ça paraît un peu baroque", a-t-il ajouté, ajoutant ne pas "imaginer que le parti de Jacques Delors et de M. Rocard (...) puissent considérer" que les points d'accord tout juste annoncés soient "objets de censure". Selon le Premier ministre, le Parti socialiste avait "besoin de manifester une opposition pour des raisons internes".

on ne veut pas que ce soit intégré dans un PLFSS dont on sait qu'il n'ira pas au bout et qu'il sera censuré. Le arthur delaporte (député PS)

Interrogé dès mardi sur l'éventualité que François Bayrou renvoie d'éventuelles avancées au budget 2026 de la Sécurité sociale, Arthur Delaporte (PS) rétorquait : "On veut un débat ad hoc sur les retraites, on ne veut pas que ce soit intégré dans un PLFSS dont on sait qu'il n'ira pas au bout et qu'il sera censuré."

Dans la foulée des annonces de François Bayrou ce jeudi, le Parti socialiste a annoncé que cela "ne contrarie en rien [son] souhait de le censurer". Salle des Quatre-Colonnes à l'Assemblée nationale, Laurent Baumel (PS) a rappelé que le chef du gouvernement avait de toute façon déclaré à plusieurs reprises qu'il "ne permettrait pas une nouvelle discussion sur l'âge légal de départ à la retraite". "A partir de là, nous nous sentons floués", a-t-il poursuivi, ajoutant : "Nous sommes dans notre droit de considérer que cette tentative de compromis avec ce Premier ministre a échoué et qu'il doit partir."