Yaël Braun-Pivet en déplacement à Mayotte avant l'examen du projet de loi d'urgence pour la reconstruction de l'archipel à l'Assemblée

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Yael Braun-Pivet à Mamoudzou, Mayotte, le 9 janvier 2024
Yael Braun-Pivet à Mamoudzou, Mayotte, le 9 janvier 2024 - LCP
par Soizic BONVARLET, le Jeudi 9 janvier 2025 à 20:45, mis à jour le Jeudi 9 janvier 2025 à 22:05

Arrivée à Mayotte ce jeudi 9 janvier pour un déplacement qui durera jusqu'à samedi, la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a souhaité évaluer la situation trois semaines après le passage dévastateur du cyclone Chido, et préparer ainsi le débat parlementaire sur le projet de loi d'urgence pour la reconstruction de l'archipel. (Avec notre envoyée spéciale à Mamoudzou, Céline Crespy)

"Le cyclone qui a dévasté Mayotte est un événement exceptionnel. L'Etat fait le maximum, mais on voit bien que ce n'est pas encore suffisant et qu'il y a encore des trous dans la raquette. Donc, il faut continuer les efforts." Ce constat est celui dressé par Yaël Braun-Pivet, au premier jour de son déplacement à Mayotte, jeudi 9 janvier, un peu plus de trois semaines après le passage du cyclone Chido sur le département français de l'océan Indien. Et la présidente de l'Assemblée nationale de souligner : "Je vois, en tout cas, des services de l'Etat qui sont extrêmement engagés. Je ne doute pas qu'ils vont continuer à donner le maximum pour satisfaire la population qui est légitime dans ses demandes."

En déplacement dans l'archipel pour "préparer le débat parlementaire sur le projet de loi d’urgence pour Mayotte", présenté en Conseil des ministres hier, ainsi que pour "évaluer in situ les réponses apportées et identifier les besoins persistants", Yaël Braun-Pivet s'est notamment rendue auprès des habitants de Mamoudzou, pour échanger au sujet de leurs préoccupations majeures.

Des propos du Président qui ne passent pas

Une visite de terrain et des échanges directs qui ont permis à Yaël Braun-Pivet d'appréhender la colère des Mahorais, faisant en particulier état des difficultés en matière d'approvisionnement en eau. Des habitants revenant, en outre, sur des propos du président de la République lors de son déplacement à Mayotte après le cyclone. Lors d'un échange à bâtons rompus, Emmanuel Macron avait eu cette phrase : "Si c'était pas la France, vous seriez 10.000 fois plus dans la merde". Des mots qui continuent de faire réagir : "Nous on est Français avant même qu'il soit né, depuis 1841, ce n'est pas à lui de nous dire que sans la France on n'est rien", a ainsi lancé une habitante de Mamoudzou.

"L’Etat français n'a pas pris ses responsabilités", a déploré un autre habitant lors du dialogue avec la présidente de l'Assemblée, après avoir pointé des manquements dans le contexte de l'après-cyclone en termes d'approvisionnement en nourriture et en eau, mais abordant aussi la problématique de l'immigration. "Vous ne pouvez pas dire que personne ne pense et ne s'occupe de Mayotte", lui a répondu Yaël Braun-Pivet au regard des mesures mises en œuvre au cours des dernières semaines, tout en reconnaissant des "trous dans la raquette" et la nécessité de "continuer les efforts" pour répondre à l'urgence.

Assurer "l'égalité républicaine" à Mayotte

Au-delà de l'urgence, la présidente de l'Assemblée nationale a pointé "un sous-investissement chronique sur Mayotte depuis de nombreuses années", avant d'évoquer à son tour l'"immigration massive de cette île, dont certains disent qu'elle coule sous le poids démographique".

"Ce sont des Français, et ils ont le droit d'être aussi exigeants que d'autres Français", a-t-elle aussi déclaré au sujet des attentes des Mahorais. Et de considérer : "À nous de faire peut-être ici, un peu plus qu'ailleurs, pour assurer partout cette égalité républicaine, cette promesse républicaine qui est celle que l'on doit à chaque enfant de la République". 

"Mayotte traverse une épreuve immense. L’urgence impose d’écouter, de comprendre et surtout d’agir sans attendre pour enrichir un projet de loi à la hauteur. Mayotte, ce combat, nous le menons ensemble", a écrit la présidente de l'Assemblée nationale sur le réseau social X (ex-Twitter) en fin de journée, alors qu'elle poursuivra son déplacement dans l'archipel jusqu'à samedi. Le projet de loi d'urgence pour Mayotte sera examiné lundi en commission, puis la semaine suivante dans l'hémicycle