Le président du groupe Droite républicaine à l'Assemblée nationale, interrogé mercredi matin sur Franceinfo, a jugé "inacceptable" l'hypothèse avancée par le gouvernement de supprimer l'abattement fiscal de 10% sur les pensions de retraites.
"C'est inacceptable et je m'y opposerai." Invité de Franceinfo ce mercredi, le président du groupe Droite républicaine à l'Assemblée nationale, Laurent Wauquiez, a confirmé son refus de supprimer l'abattement fiscal de 10% sur les pensions des retraités. Le député de Haute-Loire va même jusqu'à mettre en cause le soutien de son groupe au Budget 2026 si celui contient effectivement la mesure.
Les retraités bénéficient actuellement d'un abattement fiscal de 10% sur leurs pensions, pour un coût estimé à 4,5 milliards d'euros en 2023, rapporte Franceinfo. Or le gouvernement, qui prépare le Budget 2026, espère réaliser 40 milliards d'euros d’économies l'année prochaine : la suppression du dispositif fait partie des pistes de l'exécutif.
Interrogé à ce sujet, le ministre de l’Économie, Eric Lombard, a récemment affirmé que le sujet n'était "pas tabou". La ministre chargée des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a quant à elle expliqué dans Le Parisien qu'elle n'écartait pas cette piste : "Je pense qu’on ne peut pas indéfiniment mettre à contribution les actifs pour financer les nouvelles dépenses sociales liées au vieillissement", a-t-elle expliqué.
"On parle d'augmenter de cinq milliards d'euros les impôts sur les retraités", a réagi ce mercredi Laurent Wauquiez. "Pour moi c'est très clair, nous ne voterons pas de Budget qui comporte cette mesure pénalisant les retraités", a complété le député de Haute-Loire.
Les Français sont assommés d'impôts et de charges. Laurent Wauquiez
"Je n'accepterai pas que l'on aille chercher ces 40 milliards par des augmentations d'impôts, cela doit se faire par une baisse de la dépense publique", a également expliqué Laurent Wauquiez, qui brigue la présidence du parti Les Républicains, lors d'un scrutin organisé les 17 et 18 mai prochains. Il fera face à Bruno Retailleau, l'actuel ministre de l'Intérieur.
Les propos de Laurent Wauquiez se situent dans un contexte de crispations croissantes au sein du "socle gouvernemental". Le lundi 7 avril, les conditions d'adoption d'une proposition de loi visant à "harmoniser le mode de scrutin aux élections municipales" ont provoqué la colère de plusieurs élus de droite, Pierre Cordier (apparenté DR) allant jusqu'à questionner la place de son groupe au sein de la coalition gouvernementale.
Deux jours plus tard, l'examen de la proposition de loi visant à "réformer le mode d’élection des membres du Conseil de Paris et des conseils municipaux de Lyon et Marseille" a également été le théâtre de vives tensions. Le texte, initié par Sylvain Maillard (Ensemble pour la République) et dont le rapport est Jean-Paul Mattéi (Les Démocrates), a été qualifiée de "bidouillage" et de "petite tambouille électorale" par Olivier Marleix (Droite républicaine).
A cela s'ajoutent les dissensions autour des zones à faibles émissions (ZFE), lors de l'examen du projet de loi de simplification de la vie économique. En commission, les députés ont adopté contre l'avis du gouvernement des amendements portés par la Droite républicaine et le RN qui suppriment ces zones interdisant l’accès de plusieurs grandes villes aux véhicules les plus polluants. L'examen du texte reprendra dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale le mardi 29 avril.