Les journées parlementaires de Renaissance se sont achevées jeudi 14 septembre avec les prises de parole de la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, du président du groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants au Sénat François Patriat, du président du groupe Renaissance à l'Assemblée Sylvain Maillard, et de la Première ministre. Élisabeth Borne a exhorté sa famille politique à rester unie, avant de vanter "l'initiative parlementaire".
Des retrouvailles sous le signe du rassemblement, au-delà même de leur propre famille politique, tel a été l'état d'esprit des prises de parole qui ont marqué le point d'orgue des rencontres des parlementaires Renaissance à Louan-Villegruis-Fontaine (Seine-et-Marne).
Première à s'exprimer lors de cette séquence de clôture, Yaël Braun-Pivet n'a pas manqué de féliciter Sylvain Maillard, élu à la tête du groupe Renaissance en juillet dernier suite à la nomination d'Aurore Bergé au gouvernement. "Nous avons vécu une année passionnante", a par ailleurs estimé la présidente de l'Assemblée nationale, tout en la qualifiant de "difficile". "Nous avons tenu nos engagements", a-t-elle aussi résumé en référence à la bataille ardue du printemps dernier autour de la réforme des retraites.
Alors que les nominations pour le bureau de la session qui s'annonce sont fixées au 2 octobre et agitent déjà les différents groupes parlementaires, la présidente de l'Assemblée nationale a assumé de "prôner le statu quo". afin de poursuivre dans la continuité le travail amorcé. "Le bureau que nous avons en ce moment est un bon bureau", a-t-elle aussi estimé, avant de réaffirmer l'importance "de reconduire ce bureau tel qu'il est aujourd'hui".
Prenant la parole après François Patriat, son homologue du Sénat, Sylvain Maillard s'est d'abord réjoui des "liens forts" qu'entretiennent majorité et gouvernement, avant d'appeler de ses vœux "une plus grande mise en avant du travail transpartisan", et de rappeler que cette démarche s'inspirait d'une réforme du fonctionnement de l'Assemblée portée par Yaël Braun-Pivet.
La veille, lors de son discours d'ouverture, le président du groupe Renaissance avait déjà évoqué le projet de "porter plus de textes transpartisans", et son intention, pour ce faire, de recevoir une fois par mois les présidents des groupes d’opposition, afin de "co-construire" des textes "plus impactants", et d'"entrer dans l'hémicycle avec déjà une majorité". Il avait cependant précisé un peu plus tard auprès de quelques journalistes que La France insoumise et le Rassemblement national seraient exclus de ces consultations mensuelles. "Nous serons toujours ouverts au compromis, mais jamais en acceptant les compromissions", a aussi averti Sylvain Maillard en conclusion de son discours à la tribune.
Venue au contact des parlementaires Renaissance au deuxième jour de leurs rencontres à Louan-Villegruis-Fontaine (Seine-et-Marne), la Première ministre s'est réjouie devant un parterre de ministres de cette séquence de "retrouvailles", après une première année de quinquennat placée sous le signe "de l'action et du courage". "Il en a fallu du courage, pour affronter les hurlements et les insultes dans l'hémicycle", a-t-elle aussi développé faisant à son tour référence à l'examen de la réforme des retraites.
Au-delà des épisodes de haute conflictualité dans l'hémicycle, Élisabeth Borne a souhaité mettre en valeur les "majorités de projet" qui ont pu s'y exercer, et qu'elle avait elle-même théorisées dès son arrivée à Matignon. "Nous avons construit des majorités sans toujours nous reposer sur les mêmes forces politiques", s'est-elle aussi félicitée, évoquant tous azimuts les textes sur "le pouvoir d'achat, la sécurité, la transition écologique, le plein emploi". "Place à l'initiative parlementaire" s'est-elle aussi exclamée, appelant de ses vœux l'approfondissement de la dynamique enclenchée, tout en évoquant le "clivage", "entre ceux qui veulent améliorer le quotidien des Français et sont prêts à travailler ensemble, et ceux qui exploitent la brutalisation de la société".
Comme une mise en garde suite aux remous suscités par la tribune sur l'immigration initiée par le président de la commission des Lois Sacha Houlié (Renaissance) avec des députés Liot et de la Nupes, Élisabeth Borne a rappelé l'impératif d'unité au sein de la majorité. "Toute l'histoire de la Cinquième République le montre, la division est un poison. Depuis plus de six ans, la force de la majorité, c'est son unité", a-t-elle aussi argué, avant de préciser son propos : "L'unité, ce n'est pas la négation des sensibilités (...) Nous devons avoir des moments d'échange et une fois que notre ligne est fixée, avancer en bloc".
Si la co-construction au sein du Parlement a été vantée à plusieurs reprises, Élisabeth Borne a également évoqué les corps intermédiaires, avec l'annonce du lancement d'une conférence sociale dès le mois prochain.
Si je n'utilise pas le 49.3 de gaieté de coeur, je refuse encore plus l'immobilisme. Elisabeth Borne
Évoquant l'automne budgétaire à venir, Élisabeth Borne n'a cependant pas fait mystère de l'intention du gouvernement d'avoir recours à l'arme du 49.3. "Nous ne laisserons pas la France sans budget", a-t-elle aussi justifié sous les applaudissements des parlementaires et des ministres présents.